X-Terma, Dimensionnement des champs de sondes géothermiques : des outils éprouvés
« Il faut encore que les bureaux d’études s’approprient davantage les méthodes de conception globale d’une installation »
Bruno Seguin, Directeur de X-Terma
Le dimensionnement des installations traditionnelles – gaz, fioul, électricité – assurant le chauffage, l’eau chaude ou la climatisation n’est généralement pas compliqué : on considère les besoins à satisfaire, on y applique une marge de sécurité et on installe. Pour la géothermie, la démarche est légèrement plus complexe, puisqu’il s’agit aussi de se pencher sur le potentiel énergétique disponible sur le site. Dans le cas des champs de sondes, il est ainsi nécessaire de réaliser des tests de réponse thermique. Ceux-ci visent à mesurer les propriétés du sous-sol (température initiale, conductivité thermique…), mais aussi à en relever la géologie et l’éventuelle activité hydrogéologique. Si le potentiel évalué est satisfaisant, une étude de dimensionnement est alors réalisée, en intégrant les besoins à satisfaire. Parmi les usages à couvrir, la présence ou non d’un rafraîchissement est un critère important pour le dimensionnement, puisque cette fonction permet la recharge énergétique du sous-sol, en été.
Vers un guide de bonnes pratiques ?
L’absence de rafraîchissement ne constitue pas un obstacle, mais il faut alors s’assurer que le prélèvement de calories pour le chauffage n’appauvrira le sous-sol, de façon rédhibitoire. Pour cela, il convient de réaliser des projections à 25 ans.
« Aujourd’hui, tous les aspects de tests et d’études sont bien maîtrisés, car il y a un retour d’expérience de près de 30 ans, dont s’inspirent les professionnels français, explique Bruno Seguin, spécialiste en études, installation et formation dans le domaine de la géothermie sur sondes. Par exemple, l’Université suédoise de Lund a développé des modèles de simulation pour sondes, dès la fin des années 1980. En 2000, l’Allemagne a aussi consacré un « Engineering Guideline » au sujet. Il s’agit d’un guide de bonnes pratiques qui, en France, pourrait être un des débouchés du travail de normalisation sur les sondes géothermiques, actuellement mené à l’initiative du BRGM. En résumé, les technologies sont matures, il faut simplement leur donner un cadre. De leur côté, les professionnels en charge de la réalisation des projets – installateurs en génie climatique et foreurs – ont de l’expérience. Toutefois, il faut encore que les bureaux d’études thermiques ou fluides s’approprient davantage les méthodes de conception globale d’une installation. C’est pourquoi, en parallèle à des interventions auprès de l’Ademe et du BRGM, nous proposons des formations techniques axées sur la conception et le dimensionnement des installations, notamment à l’aide du logiciel TRNSYS. »