watteco – Réseaux d’eau et IoT : une gestion optimisée et des pannes anticipées
Face aux défis actuels liés à la gestion des réseaux d’eau, l’IoT ouvre de nouvelles perspectives en modernisant les compteurs pour les mettre au service d’une meilleure connaissance et d’une meilleure exploitation des réseaux. Ces outils permettent aussi de monitorer les consommations électriques des équipements qui assurent la potabilisation ou le traitement d’eau, voire de mettre en œuvre la maintenance prédictive des pompes.
Ludovic CALLIER,
Business Developper
WATTECO
Comment la mise en place de capteurs connectés permet-elle d’améliorer la gestion d’un réseau d’eau ?
Ces appareils – qui répondent aussi bien aux besoins des exploitants que des développeurs de plateformes IoT ou des intégrateurs et des installateurs – permettent, en premier lieu, de moderniser les compteurs d’eau en les rendant communicants. Grâce à la sortie impulsionnelle de ces derniers, les capteurs collectent et transmettent les données de consommations. En croisant celles-ci avec un horodatage, il est possible de dresser des profils de consommation détaillés et de mieux comprendre ce qui « fait mal » à l’exploitant en termes de rendement. En effet, les capteurs permettent de repérer des situations anormales, comme des fuites, tout en offrant des applications bien plus avancées encore : par exemple, leur finesse de mesure est telle qu’il est possible de générer des alertes en cas d’absence de consommation dans un logement occupé par une personne isolée. À noter que ces données sont anonymisées, garantissant le respect du RGPD. Sur un plan plus global, des capteurs dédiés à la sectorisation permettent de mesurer les débits d’eau sur des sections importantes de réseau. Ils aident ainsi à repérer les déperditions, avant de mettre en place des stratégies d’optimisation ciblées.
Vos appareils transmettent leurs données via la technologie LoRaWAN. Pourquoi ce choix ?
Peu coûteux, ce protocole de communication radio permet de remonter les données sans passer par une phase coûteuse d’installation de câbles. Avec cette technologie économe en énergie, nos capteurs offrent jusqu’à 12 ans d’autonomie dans une configuration de 12 mesures et 2 transmissions par jour. À noter que, concernant leur connectivité, certains compteurs se trouvent dans des emplacements difficilement accessibles, comme des zones rurales isolées ou en sous-sols. D’autres sont immergés dans l’eau ou situés sous des couvercles en métal. D’expérience, ces compteurs « deep indoor » peuvent constituer jusqu’à 20 % d’un parc. Pour pallier cette problématique, il est possible d’installer des capteurs équipés de câbles permettant de déporter la réception du signal radio. Par exemple, à Montpellier, un compteur situé au second sous-sol d’un parking a été connecté grâce à un câble de 70 m.
Outre les consommations d’eau, l’IoT est-il utile pour optimiser d’autres aspects d’un réseau ?
Oui, par exemple, il est possible pour un exploitant de monitorer les consommations électriques d’équipements stratégiques. Sur la base de ces données, l’exploitant peut identifier et éliminer des fonctionnements intempestifs. Un tel suivi devient crucial, face à l’envolée des prix de l’énergie. nous avons rencontré une régie ayant vu sa facture d’électricité passer de 100 000 € à 450 000 €. Elle a ainsi pu réduire ses coûts, en s’assurant que ses pompes fonctionnaient uniquement lorsque c’était nécessaire. Concernant ces pompes, une autre application notable de l’IoT concerne la prévention de panne.
Comment une telle maintenance prédictive fonctionne-t-elle ?
Des capteurs – dotés d’un moteur d’intelligence artificielle – analysent les vibrations des pompes et détectent les premiers signes de défaillance. Ces informations permettent aux exploitants d’intervenir avant qu’une panne ne survienne, évitant ainsi des coûts supplémentaires et des interruptions de service. Autre avantage, cette technologie prolonge la durée de vie des équipements.
