Les menuiseries et les passages de réseaux peuvent causer jusqu’à 80 % des fuites  d’air au niveau de l’enveloppe

« Pour atteindre la performance passive, il faut privilégier les produits spécifiquement dédiés à l’étanchéité à l’air »
« Le travail de formation suppose également une veille technologique concernant l’arrivée de nouvelles solutions sur le marché »
La mise en étanchéité à l’air de l’enveloppe d’un bâtiment est une condition sine qua non pour atteindre de bons résultats sur le plan de la performance thermique. « C’est tout simplement une question de bon sens, car en présence de trous dans les parois, une construction peut difficilement être chauffée, souligne Etienne Vekemans, président de l’association « La Maison Passive ». De plus, la bonne maîtrise de l’air permet d’optimiser le fonctionnement de la ventilation double flux, de garantir la qualité de l’air intérieur et de prévenir la formation de moisissures. On comprend donc bien l’importance du sujet. C’est pourquoi, la conception passive fixe des objectifs ambitieux en la matière, en étant 4 fois plus stricte que la RT 2012. »
Avec les technologies actuelles, une telle exigence est loin d’être inaccessible mais elle requiert une attention de chaque instant sur le chantier. Pour cela, toute la chaîne de construction doit être sensibilisée aux enjeux de l’étanchéité à l’air. « Ce travail de formation suppose également une veille technologique concernant l’arrivée de nouvelles solutions sur le marché, précise Guillaume Sevessand, architecte spécialisé dans la création de bâtiments à très faibles consommations énergétiques. Ces innovations peuvent faciliter la vie sur le chantier, tout en améliorant les performances du bâtiment. En outre, la connaissance d’une large palette de solutions permet de choisir la mieux adaptée à chaque projet. »

Une petite contrainte aux grandes conséquences
Et l’architecte aura effectivement eu à puiser dans sa réserve de solutions, à l’occasion de la construction d’un pavillon certifié Passivhaus à Nice. Ce projet a notamment dû composer avec une contrainte de petite taille, mais ayant eu de grandes conséquences : la maison se situant dans une zone d’infestation par les termites, l’option du béton cellulaire a été préférée à l’ossature-bois. Or, avec cette dernière, l’étanchéité des liaisons entre les menuiseries et les parois se gère facilement. Rappelons, au passage, que ces liaisons peuvent causer plus de 40 % des fuites d’air d’un bâtiment, lorsqu’elles ne sont pas suffisamment bien traitées. Le choix du béton a ainsi nécessité de faire appel à une solution d’étanchéité particulièrement efficace.
« Pour atteindre la performance passive, il faut privilégier les produits spécifiquement dédiés à l’étanchéité à l’air, explique Guillaume Sevessand. Cela a été d’autant plus avéré à Nice, avec les supports maçonnés, plus délicats à étanchéifier que les supports d’une ossature-bois. Pour répondre à cette difficulté, nous avons retenu la solution illmod Trio du fabricant Tremco illbruck. Ce produit remplace la pose habituelle des bandes d’étanchéité à l’air, intérieures et extérieures. Il remplit aussi la fonction d’étanchéité à l’eau et d’isolation thermique. Il est donc plus intéressant que la mousse expansée qui pourra gérer l’aspect thermique, mais sans être étanche à l’air. Là, avec un seul produit on règle trois problématiques. C’est aussi pourquoi, sa mise en œuvre doit être particulièrement minutieuse. » Au-delà de la performance des solutions mobilisées, on en revient donc toujours à la formation et à l’implication des compagnons présents sur le chantier…