Sunoptimmo, La technologie du solaire thermique gagne en efficience
Le solaire thermique au service de l’eau chaude sanitaire
Si le solaire thermique ne compte que pour 0,5 % de la production d’énergie dans le monde, la technologie a gagné en efficience et en fiabilité ces dernières années. Ainsi, on la retrouve au service des grandes installations de collectifs ou de réseaux de chaleur et d’industries. Spécialiste de la conception, la fabrication et l’installation d’équipements solaires thermiques, le belge Sunoptimo innove avec une solution unique, facile à installer, qui vient combler les besoins en chaleur ou en eau chaude sanitaire.
Entretien avec Jean-Yves Peugnieu,
cofondateur Sunoptimo
Notre solution standardisée Opticube permet de lever les freins au développement du solaire thermique
Quelles sont les typologies d’installations solaires thermiques que vous adressez ?
Notre métier concerne tous les types d’usage en B2B : éleveurs laitiers, fromageries, industries agroalimentaires, abattoirs, industries de lavage mais aussi piscines ou établissements de santé. Les besoins en chaleur sont nombreux. Outre les hébergements et leurs besoins en eau chaude sanitaire, les industries ont des besoins de chaleur importants afin de nettoyer les process, stériliser, sécher les aliments ou les éléments de construction comme les briques. Nos installations répondent à l’ensemble des besoins, de 2 m2 à 2 000 m2. Ainsi, nous avons signé quelques grandes installations en Allemagne, de 1 500 et 6 000 m2. Nous avons également réalisé le plus grand projet solaire thermique d’Europe en milieu industriel, à Issoudun (36), pour le site de la malterie Boortmalt : 15 000 m2 de capteurs solaires. C’est la première malterie capable d’affirmer que 50 % de ses besoins en énergie sont issus d’énergies renouvelables. La technologie solaire thermique fournit 10 % des besoins en énergie de la malterie et est couplée à la biomasse et à la cogénération afin d’atteindre 50 % des besoins énergétiques de l’usine. Outre nos programmes d’installations classiques de capteurs sur toiture, nous avons également développé une solution unique et facile d’installation qui permet de lever les freins au développement de la technologie solaire thermique.
Quelle est cette solution ?
Opticube est une solution plug and play, un kit solaire thermique complet. Il s’agit d’un conteneur maritime de 20 pieds entièrement prémonté auquel il ne reste plus qu’à assembler la structure métallique qui accueille les capteurs. Il nécessite l’arrivée de deux tuyauteries, de l’électricité et alimente tous types de grands consommateurs de chaleur, qu’elle soit sanitaire ou non. Opticube permet d’éviter les désagréments d’un chantier classique qui oblige à trouver de l’espace en chaufferie et à déployer un réseau à l’intérieur des bâtiments, notamment. En standardisant cette solution, nous avons développé un système rapide à installer : une journée à six personnes suffit pour mettre en œuvre 100 m2 de capteurs. Si Opticube nécessite un peu d’espace foncier, il s’adapte aussi aux parkings des industries avec l’installation d’ombrières. Cette solution permet de réduire le coût total de 40 % par rapport à une installation classique.
Comment mesure-t-on les économies d’énergie ?
Des capteurs et un monitoring sont incrémentés à la solution pour suivre au jour le jour son fonctionnement et détecter les problèmes s’il y en a. Le retour sur investissement dépend du prix de l’électricité, du fioul et du gaz, mais après déduction des aides de l’Adème, on le mesure entre six et huit ans pour une installation couplée au gaz ou quatre ans pour l’électricité. Mais rares sont les industries qui se chauffent à l’électricité, sauf à ce qu’elle soit décarbonée. Alors, rajouter le solaire thermique permet de compléter son mix énergétique décarboné. Pour un établissement de santé de 100 lits, on estime que l’installation doit comprendre 1 m2 de capteurs par lit et 5 000 litres de stockage pour assurer 50 % des besoins en consommations de chaleur.
Cette solution solaire thermique fonctionne-t-elle toute l’année ?
Même avec une température de – 10° en hiver, durant une journée enso leillée, la centrale solaire thermique produira de la chaleur. L’eau pourra monter entre 45 et 60° dans les ballons, il lui faudra alors faire appel à une énergie d’appoint pour compléter. En été, elle pourra monter à 90°, voire 95° et permettre d’être 100 % autonome en production d’eau chaude sanitaire. En moyenne sur l’année, nos solutions permettent de répondre à 50 % des besoins en eau chaude sanitaire dans des zones géographiques comme Lille et jusqu’à 65 % dans le Sud, à Marseille par exemple.
