SUEZ, Méthanisation des boues : l’injection a redistribué les cartes
Suez Méthanisation des boues : l’injection a redistribué les cartes
Hagondange : du biométhane produit par une station de 57 000 EH
Interview auprès de Christelle Metral, Chef de Marché « Méthanisation Biogaz » chez Suez
« Des unités de 30 000 EH peuvent présenter un intérêt technico-économique. »
Si pour certains la méthanisation est un sujet récent, ce n’est pas le cas dans le monde du traitement des eaux usées…
En effet, Suez produit du biogaz à partir de la méthanisation des boues, depuis plus de 40 ans. Au niveau mondial, nous exploitons des unités de méthanisation à hauteur de 21 millions d’Equivalents-Habitants (EH). En France, nous avons construit 84 % de la capacité de méthanisation de boues. Les procédés sont donc matures. Notre expérience nous a permis d’anticiper l’arrivée de l’injection de biométhane, pour laquelle nous avons développé une expertise dès 2010, soit 4 ans avant la publication de l’arrêté l’autorisant. Nous sommes ainsi aux côtés de quasiment toutes les collectivités s’étant lancées dans cette voie. Aujourd’hui, l’injection a redistribué les cartes au sein de la filière.
Comment cela ?
Par rapport à la cogénération, elle offre un débouché pertinent pour les unités de petite taille. Par exemple sur une usine de 50.000 EH, le retour sur investissement de l’injection par rapport à la cogénération est environ de 5 ans. . A l’heure actuelle, seulement 15 % des stations françaises dépassant ce seuil méthanisent leurs boues. En équipant tout ce parc, la production annuelle de biogaz serait de 1 530 GWh. Des projets de petite taille émergent désormais. Nous venons de remporter un marché pour l’équipement d’une station de 57 000 EH, à Hagondange (57). Sa mise en service est prévue d’ici deux ans. De plus en plus de stations valorisent aussi des co-intrants. Cela offre de nouveaux débouchés pour les bio-déchets d’un territoire, tout en augmentant la production de biogaz.
Quels sont les avantages de l’injection ?
Elle permet de valoriser jusqu’à 99 % du potentiel énergétique du biogaz, sous forme de biométhane. Avec la cogénération, de 30 à 35 % de ce potentiel est revendu sous forme d’électricité et jusqu’à 50 % peut être valorisé sous forme de chaleur, ce qui n’est pas toujours évident, notamment en été. Le maximum atteint est ainsi de 85 %. L’injection est donc la première solution à étudier. La cogénération se pose simplement en alternative. Fait révélateur : aujourd’hui, l’ADEME subventionne l’épuration du biogaz, alors que la cogénération ne l’est plus.
Plus d’infos www.suez.com