Soler Groupe – La pyrolyse, technologie innovante au service de la décarbonation
Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a formulé des recommandations pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) des secteurs les plus polluants. Parmi les solutions envisageables, la pyrolyse, une technologie qui transforme les résidus de bois en biocarbone ou en biochar. Durables, ces produits peuvent notamment être valorisés par la métallurgie, le bâtiment ou l’agriculture. Le point avec Anne‑Mette Soler‑My, Directrice Marketing & Communication chez Groupe SOLER.
Comment la pyrolyse peut-elle favoriser la décarbonation de certains secteurs d’activités ?
Elle peut y contribuer à travers plusieurs produits à haute valeur ajoutée, issus de la transformation des résidus de bois ou d’autres biomasses. Parmi ces produits, il y a le biocarbone qui peut être utilisé comme agent réducteur en substitution au carbone fossile dans la métallurgie, un des secteurs les plus difficiles à décarboner. Il intervient aussi dans des processus industriels comme la production de silicium métallique, utilisé dans les panneaux solaires. Ainsi, en utilisant 1 tonne de biocarbone, les industries peuvent éviter l’émission de 2,5 à 2,8 tonnes de CO2. La pyrolyse permet également de produire du biochar qui offre des solutions innovantes dans le BTP ou l’agriculture.
Comment cela ?
Dans la construction, le biochar est intégré au ciment pour réduire le taux de clinker, un composant fossile fortement émetteur de CO2. Dès lors, il est possible de réduire de 90 % l’empreinte carbone par mètre cube de béton produit. À ce titre, le biochar peut être comptabilisé dans l’analyse de cycle de vie d’un bâtiment. À noter que sur ce type d’application, nous avons établi un partenariat avec le cimentier français Vicat. Dans le secteur de l’agriculture – responsable de 23 % des émissions de GES dans le monde –, le biochar, utilisé en amendement du sol, y améliore la rétention d’eau, stimule l’absorption de nutriments par les plantes et réduit le phénomène de lessivage. Pour en revenir à la décarbonation, signalons que chaque tonne de biochar produite permet de séquestrer durablement 2,9 tonnes de CO2. Il permet donc de générer des Certificats de Crédits Carbone, achetés par des entreprises émettrices de CO2. Elles « subventionnent » ainsi le biochar et le rendent accessible aux agriculteurs. Il permet donc de générer des Certificats de Crédits Carbone, achetés par des entreprises émettrices de CO2. Elles « subventionnent » ainsi le biochar et le rendent accessible aux agriculteurs.
En parallèle au biocarbone et au biochar, la pyrolyse génère également des gaz…
Oui, et ceux-ci peuvent être valorisés sous forme d’énergie verte, chaleur ou électricité. Actuellement, nos trois bioraffineries – produisant 50 000 tonnes de carbone renouvelable par an – injectent sur le réseau une électricité verte qui équivaut à la consommation de 20 000 foyers. Les biomélocules présentes dans les gaz peuvent également être valorisées sous forme de biométhane, de biométhanol ou, à terme, de SAF, le carburant d’aviation durable.
Au-delà des solutions offertes par la pyrolyse, quelle en est l’empreinte environnementale ?
Nous sommes très vigilants sur l’origine des matières qui entrent dans le process de production. Nous utilisons des résidus de bois provenant de forêts gérées durablement et situées en moyenne à 60 km de nos sites de production, implantés dans l’Aube et les Landes. Ces ressources incluent du bois d’éclaircie ou des sous-produits d’entreprises locales, comme des scieries ou des viticulteurs. De plus, notre système breveté produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Il mobilise entre 2 à 3 fois moins de bois et de biomasse que d’autres procédés, tout en émettant 10 à 25 fois moins de GES. Depuis 2012, nos bioraffineries ont ainsi permis d’éviter et de séquestrer 1 million de tonnes de CO2, soit l’empreinte annuelle de plus de 110 000 Français.