Signify, quand l’adaptation aux changements d’usages s’ajoute aux économies d’énergie
Après la LED, puis la LED pilotée, place au réseau d’éclairage connecté au bâtiment
Christelle Granier, Responsable grands comptes « tertiaire » chez Signify
« Au-delà de la performance énergétique, l’éclairage peut contribuer à la performance immobilière. »
Entre le décret tertiaire – qui impose 40 % d’économies d’énergie d’ici 2030, par rapport à 2010 – et la hausse des coûts de l’électricité, la rénovation de l’éclairage s’est imposée dans l’esprit des gestionnaires de bâtiments tertiaires. Et quand une connectivité des capteurs sur les points lumineux est déployée, cela ouvre des perspectives d’optimisation de la performance immobilière, comme l’évoque Christelle Granier, Responsable grands comptes « tertiaire » chez Signify.
La rénovation de l’éclairage dans le tertiaire semble de plus en plus répandue. Peut-on rappeler en quoi elle est pertinente ?
Tout d’abord, soulignons que l’enjeu de la rénovation énergétique est de taille dans le tertiaire, puisque la France compte 900 millions de m² dédiés à ce secteur, dont 200 millions de m² de bureaux. Dans le bouquet de travaux envisageables pour réduire les consommations d’énergie au sein d’un bâtiment, l’éclairage est tout simplement le poste présentant les résultats et le retour sur investissement le plus rapides. On observe ainsi une dynamique 5 fois plus élevée que pour les autres travaux et cela devrait encore s’accélérer. Nous sommes récemment intervenus sur un immeuble haussmannien de 8 000 m² et 1 000 points lumineux. L’opération a permis de passer la consommation liée à l’éclairage de 25 à 3 W/m². Jusqu’à présent, avec des coûts de l’électricité relativement stables dans le tertiaire, on avait des retours sur investissement de l’ordre de 4 à 5 ans. Avec l’inflation en cours, on s’oriente vers des amortissements de 2 à 3 ans, voire moins avec l’augmentation du cout de l’énergie.
Comment de tels gains sont-ils générés ?
Par rapport à l’éclairage traditionnel, la LED réduit les dépenses énergétiques de 50 %. Et quand la LED est pilotée par des capteurs de détection de présence et de luminosité, les gains sont de 80 %. Il est même possible d’atteindre 90 % avec un « éclairement à la tâche ». Par exemple, l’intensité de 500 lux, nécessaire à la lecture, peut être diminuée pendant les temps de travail sur ordinateur. Et au-delà de la performance énergétique, l’éclairage peut aussi contribuer à la performance immobilière des bâtiments.
Comment cela ?
Dotés de capteurs communicants via un protocole radio, les points lumineux – en moyenne, il y en a un tous les 5 m² – forment une infrastructure connectable, sans avoir à modifier le réseau électrique. Ce réseau permet de remonter diverses informations dans le bâtiment : occupation, température, pression acoustique, taux d’humidité, etc. Ces données sont disponibles sous forme d’API, afin d’être exploitables par n’importe quel système d’exploitation, dans le cadre d’une démarche Ready2Services (R2S). En termes de management au sein d’un bâtiment, la donnée essentielle est le taux d’occupation. Cela permet, par exemple, de gérer le chauffage ou le ménage des espaces, voire d’anticiper les baux, en cas de sur ou sous-utilisation. Pour les propriétaires de bâtiments, cela permet plus globalement d’améliorer la qualité d’usage proposée à leurs locataires. La valorisation des données d’usage des bâtiments est un gisement énorme de l’optimisation de nos usages. Bien plus important que celui sur les économies d’énergie l’impact carbone de cette optimisation est d’ailleurs massif. Pour aller plus loin sur ce sujet, nous avons contribué à l’écriture d’un Livre Blanc, L’IoT au service de la planète, avec BearingPoint, le 20 octobre dernier.
Une qualité d’usage toujours plus recherchée…
En effet. Si la rénovation de l’éclairage a été initiée par la réglementation, puis accélérée par l’inflation de l’électricité, elle permet aussi de répondre à des attentes sociétales. Avec l’essor du télétravail, le bureau devient plus un espace de collaboration et de rencontre et un peu moins dédié au travail individuel. La façon d’éclairer les bureaux se focalise sur le bien-être, une identité de l’espace pour engager mieux les collaborateurs. Le choix des configurations, leur évolutivité et la qualité d’éclairement contribue à ce confort et cette évolution. En termes d’attentes sociétales, on observe aussi que les jeunes générations sont très sensibles au fait de travailler sur un lieu où l’énergie n’est pas gaspillée par un mauvais éclairage. Une prise de conscience qui se diffuse d’ailleurs toujours plus…