Réseau de chaleur : la SEMHACH construit une nouvelle centrale de géothermie
Villejuif : 10 000 équivalents-logements supplémentaires d’ici 2020
Interview auprès de Michel Andrès, directeur général de la SEMHACH
La SEMHACH construit actuellement une centrale de géothermie à Villejuif. En quoi consiste ce projet ?
Le réseau de chauffage urbain que nous gérons et exploitons alimente actuellement 27 000 équivalents-logements sur les communes de Chevilly-Larue, L’Haÿ-les-Roses et Villejuif. La nouvelle centrale dont la mise en service est prévue dès cet automne permettra de raccorder 10 000 équivalents-logements supplémentaires, d’ici 2020. La chaleur géothermale y sera extraite à 2 000 m de profondeur, dans l’aquifère du Dogger. La chaleur de l’eau, pompée à 70°C, sera transmise au réseau à travers deux échangeurs à plaques de titane, pour une puissance totale de 11 MW. En intersaison, une pompe à chaleur industrielle montée en parallèle apportera4 MW de plus, avec pour effet d’abaisser la température de l’eau géothermale réinjectée de 10°C supplémentaires. Ainsi, la chaleur résiduelle sera intégralement valorisée. Une chaufferie d’appoint, constituée de 3 chaudières gaz de 4 MW chacune, complètera ces moyens de production d’énergie renouvelable.
Comment la centrale s’intègrera-t-elle à son environnement ?
Des choix techniques et esthétiques ambitieux ont été retenus. Une isolation phonique performante a été choisie pour le bâtiment abritant la centrale, avec notamment la pose de matériaux intérieurs absorbants et l’installation de silencieux sur les conduitsdes cheminées. Les toitures végétalisées apporteront une inertie thermique importante, et faciliteront l’infiltration locale des eaux pluviales. Un jardin pédagogique, source de biodiversité dans le quartier, sera accessible aux enfants des écoles voisines.
Votre réseau de chaleur est trentenaire. Qu’en est-il de son entretien ?
Nous avons récemment effectué le rechemisage des puits de nos deux centrales de géothermie. Au contact de l’eau géothermale, les tubes en acier subissent une corrosion lente mais régulière, malgré l’utilisation de produits de traitement. Le rechemisage consiste à descendre et sceller un tube neuf dans l’ancien. Afin de prolonger durablement la durée de vie des puits, nous avons choisi d’utiliser des tubes en matériaux composites, insensibles à la corrosion et qui permettent de maintenir le débit d’origine malgré leur diamètre inférieur à celui des tubes historiques. L’emploi d’un tel matériau pour ce type d’utilisation est une première en France.