Les rupteurs réduisent la valeur des ponts thermiques de 60 à 80 %
Aujourd’hui, les bâtiments sont de mieux en mieux isolés. Pourtant, il peut subsister des faiblesses thermiques, notamment aux endroits où les dalles traversent l’isolation des façades. « Les études de sensibilité révèlent que pour un bâtiment dont l’enveloppe est parfaitement isolée, les points singuliers représentent jusqu’à 50 % des déperditions de chaleur par transmission, évoque Frédéric Leguillon, spécialiste des ponts thermiques au sein du CSTB. » Dans le cas de parois en béton, ces discontinuités peuvent également être source de sinistres, tels que l’apparition de fissures, en raison de différentiels de températures trop importants.
La bonne nouvelle, c’est que l’offre de solutions pour traiter ces ponts thermiques s’élargit : planelles en bout de plancher, maçonneries en béton cellulaire ou en terre cuite, chapes flottantes, rupteurs, etc. La mauvaise nouvelle, c’est que la mise en œuvre de ces solutions rencontre encore des difficultés, car elles impliquent une évolution des habitudes constructives. « Il y a peu d’éléments de recommandations dans les règles de l’art concernant l’isolation des points singuliers, relève Frédéric Leguillon. Les RAGE (Règles de l’Art Grenelle Environnement) commencent cependant à faire des préconisations en ce sens. »
Un travail de sensibilisation
Il existe ainsi un guide RAGE consacré aux rupteurs de ponts thermiques. Arrivés en France à la fin des années 1990, ces dispositifs n’ont cessé d’évoluer depuis et certains sont désormais sous Avis Technique du CSTB. « Ils offrent de bons résultats dans les bâtiments collectifs, en permettant de réduire la valeur des ponts thermiques de 60 à 80 %, explique Frédéric Leguillon. »
En résumé, les solutions existent et ne demandent qu’à être mobilisées. « En nous lançant dans le développement d’un nouveau concept de rupteur, nous avions identifié la nécessité de réaliser un travail de sensibilisation auprès des acteurs de la construction, évoque ainsi Franck Pallas, Directeur du Développement au sein de Keizh. Cette démarche est d’ailleurs essentielle, car le traitement des ponts thermiques va devenir incontournable avec le BEPOS qui se profile avec la future réglementation thermique. »