Réseau de chaleur biomasse : un potentiel largement sous-utilisé
Axole Energie a accompagné la commune de Lus-la-Croix-Haute (26) pour valoriser une ressource renouvelable, économique et, surtout, de proximité
Christof Mathevet, Directeur d’Axole Energie
« A Saint-Etienne, la chaudière est installée en zone inscrite à un plan de protection de l’atmosphère »
Pourquoi la biomasse a-t-elle aujourd’hui le vent en poupe pour alimenter des réseaux de chaleur urbains ?
Les collectivités optant pour ce combustible peuvent poursuivre plusieurs objectifs : valoriser des ressources de proximité, réduire leur impact environnemental, maîtriser leur facture énergétique, etc. Par exemple, l’utilisation d’une biomasse en circuit court a été la clé de voûte du projet de Lus-la-Croix-Haute (26), mis en service en 2019. Ce réseau de chaleur de 540 kWth a été adossé à une plateforme de production et de stockage de plaquettes issues de forêts locales. L’intérêt est multiple : cela permet à la commune de maîtriser la qualité des plaquettes, tout en faisant des économies. La centrale biomasse a remplacé une chaudière propane. Le retour sur investissement devrait ainsi être de 5 à 6 ans.
Le propane est particulièrement cher. La biomasse est-elle concurrentielle, par rapport à d’autres combustibles ?
Oui, elle l’est, et le restera, pour une utilisation collective. Avec la plaquette, le kWth brut coûte 0,03 €. Pour le granulé ou le gaz naturel, c’est 0,06 € ; le fioul, 0,10 € ; le propane, 0,13 € ; l’électricité, 0,16 €. Le critère financier a été décisif à Lus-la-Croix-Haute. On le retrouve également au cœur de la chaufferie biomasse de 1,4 MWth, mise en service par Saint-Etienne Métropole, début 2020. Le MWth final – c’est-à-dire produit, transporté et livré à l’utilisateur – y coûte 65 €. Le gaz naturel, précédemment utilisé, revenait à près de 90 €/MWth. Il y a dix ans, la question du choix entre biomasse et gaz naturel se posait encore, sur un plan financier. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’installation de Saint-Etienne se distingue aussi par son intégration architecturale et environnementale.
Sur un plan environnemental, d’ailleurs, certains évoquent les émissions de fumées de la biomasse…
Le débat n’a pas vraiment lieu d’être. Par exemple, la chaudière de Saint-Etienne est installée dans une zone inscrite à un plan de protection de l’atmosphère. Il fallait donc répondre aux critères d’émissions les plus exigeants. Pour cela, l’installation a été dotée d’une double filtration avec un filtre à anticyclone et un électrofiltre. Ce dispositif permet de réduire les émissions de NOx à XXX, celles de soufre à XXX et de CO à XXX. La biomasse peut donc s’envisager partout. Rappelons, par ailleurs, que la ressource bois est largement sous-utilisée, en France. Le potentiel de développement est là, faisant de la biomasse une solution d’avenir.
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