Eqinov, Quand l’efficacité énergétique s’autofinance
Groupe Pasquier : des gains de l’ordre de 10 à 20 %, selon les sites
Rodolphe Renard, Responsable des opérations CEE chez Eqinov
« Procéder avec méthode pour financer l’optimisation énergétique grâce aux CEE. »
Dans un contexte de renchérissement de coût des énergies, de plus en plus d’industries déploient des mesures d’optimisation de leurs installations en vue de réduire leurs factures de gaz et/ou d’électricité. C’est le cas du Groupe Pasquier (agroalimentaire) qui mène une politique de réduction de ses consommations énergétiques sur 12 sites de production en France. Une démarche financée en partie grâce aux Certificats d’économies d’énergie (CEE). Le point avec Rodolphe Renard, Responsable des opérations CEE chez Eqinov.
En quoi consiste la politique de maîtrise des besoins énergétiques, engagée par le Groupe Pasquier ?
Il s’agit d’une démarche globale, menée en plusieurs étapes. En premier lieu, il y a eu une sensibilisation des collaborateurs aux éco-gestes, puis une comparaison des méthodes de travail. Par exemple, on a observé que sur un site, une eau de process (chauffage) pouvait être montée à 85°C, alors que dans une autre usine, l’eau était tout aussi opérationnelle à 75°C. Dans un deuxième temps, un audit énergétique poussé a permis d’identifier les gisements d’économies sur certains équipements de production vieillissants. En termes de solutions déployées, il n’y a rien de véritablement révolutionnaire : on s’appuie sur des équipements éprouvés comme des variateurs de vitesse qui pilotent le travail des compresseurs ou des dispositifs de récupération de chaleur fatale. Une fois que les nouveaux équipements ont été mis en service, une seconde phase de sensibilisation des salariés a été menée. Au-delà de l’optimisation énergétique, d’autres aspects économiques sont à prendre en compte et notamment ceux générés par les couts annuels des maintenances préventives et correctives, les couts de fabrication ou de perte de production, les couts issus de la non qualité.
D’ailleurs, sur un plan financier, quels sont les budgets à consacrer à un projet d’efficacité énergétique ?
Avec le Groupe Pasquier – mais l’approche est la même sur les autres projets –, tout l’enjeu est de procéder avec méthode, de façon à mobiliser des Certificats d’économies d’énergie (CEE) qui permettront d’autofinancer en grande partie la politique d’optimisation énergétique. Notre travail est notamment d’informer les preneurs de décisions sur le formidable levier que constituent les CEE. Dans le secteur industriel, plus de 30 fiches d’opérations d’économies d’énergie peuvent bénéficier d’une prime énergie. Pour Pasquier, la priorité a été portée sur des travaux permettant de dégager un volume important de CEE, à savoir la mise en place sur les groupes frigorifiques, d’échangeurs pour la récupération de chaleur sur 10 sites. Les certificats ainsi obtenus ont à la fois permis de mobiliser des solutions optimisées et d’avoir une approche globale, plutôt que de procéder par touche, ici ou là. Les CEE obtenus ont aussi contribué au financement d’opérations d’économie d’énergie moins aidées. Rappelons que les CEE nécessitent une certaine expertise dans la constitution d’un dossier de demande de CEE auprès de l’administration et le montage du dossier technique, incontournable pour obtenir la prime associée.
Et quels sont les premiers résultats obtenus par Pasquier ?
La mesure des gains d’énergie générés par les nouveaux équipements fait partie intégrante de la politique de maîtrise des consommations. Sur les divers sites du Groupe, les nouvelles solutions sont opérationnelles depuis la fin 2021. Il est donc un peu tôt pour avoir des résultats consolidés, d’autant que le Covid – avec ses confinements qui ont boosté une partie de l’activité du Groupe – rend difficile l’exercice de comparaison à iso-production. Cela dit, les premiers retours font état de gains de l’ordre de 10 à 20 %, selon les sites.
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