Pramac, maîtriser le risque de coupure d’alimentation électrique avec des groupes électrogènes performants
Les Data Centers anticipent le risque de panne
La crise ukrainienne a pour effet de créer de réelles inquiétudes quant à la disponibilité de l’alimentation électrique cet hiver. Les entreprises, au premier rang des utilisateurs d’énergies, sont soumises au risque de coupure. Or, pour les Data Centers, la coupure de l’alimentation électrique est tout simplement impossible. Databank, hébergeur d’infrastructures depuis 2005, présent en Europe depuis le rachat de l’activité Data Center de Zayo en décembre 2020, et Pramac, fabricant et fournisseur de groupes électrogènes diesel et gaz (plus respectueux de l’environnement), travaillent ensemble à l’installation de groupes électrogènes qui
puissent prendre le relais.
Interview de Rudy Zorzi, directeur des opérations de Databank et Arnaud Mugnier, responsable commercial & chargé d’affaires chez Pramac.
Quelles sont les contraintes en matière d’accès à l’énergie rencontrées par Databank ?
Rudy Zorzi : En temps normal, en France, nous bénéficions d’un réseau électrique très stable. Lorsqu’on utilise un groupe électrogène, c’est vraiment en solution de secours en cas de coupure. Contrairement aux États-Unis, où le groupe électrogène est la source principale d’électricité. Malheureusement, la situation avec l’Ukraine engendre des inquiétudes sur les approvisionnements en énergie et nous risquons d’être sollicités pour nous effacer du réseau durant l’hiver, à raison de deux heures par jour, du lundi au samedi. Il nous faut alors des groupes électrogènes performants.
Comment Pramac vous accompagne à l’installation de ces groupes ?
Arnaud Mugnier : Ce qui a été pertinent dans ce projet, c’est notre capacité à accompagner Databank en France et partout dans le monde depuis nos usines (Italie, Espagne, Brésil, Chine, Inde et Etats-Unis) pour des projets clés en mains. Notre usine italienne fournit principalement l’Europe tandis que notre usine aux États-Unis fournit le continent américain. Nos solutions, étudiées par notre bureau d’études interne, reposent ici sur des groupes électrogènes qui répondent au cahier des charges de Databank. Ils sont placés dans des conteneurs sur-mesure et super-insonorisés de 55db (+/-3db) à 7m. Nous avons assemblé un moteur Perkins à un alternateur Meccalte, fabriqué les armoires électriques et installé ces ensembles au sein d’un conteneur spécifique qui est équipé sur le toit d’un aéro refroidisseur basse vitesse. Compte tenu du niveau sonore à atteindre, cet ensemble représente 14 mètres de long sur 3 mètres de large et 6 m de haut pour un poids total de 40 tonnes. Pour la livraison et l’installation de ces conteneurs, nous avons dû démonter certains équipements après avoir effectué les tests de validation, nous permettant l’acheminement par convoi exceptionnel et utiliser une grue de 700 tonnes pour la mise en place dans le data center situé à une portée de 44 m depuis de la rue.
Quels sont les atouts d’une telle installation ?
Rudy Zorzi : L’avantage de ce conteneur est d’être totalement insonorisé, ce qui était un critère important pour nous. Notre site de Vélizy se trouve à proximité d’autres bâtiments et il n’était pas possible de souffrir du bruit du groupe électrogène, qui se trouve à moins d’un mètre des bureaux. Cela correspond à un moteur de bateau ou un gros camion ! Nous avons ainsi installé quatre groupes électrogènes avec Pramac.
Arnaud Mugnier : Databank gère la puissance de ces groupes électrogènes en fonction de ses besoins. Ils sont tous passés sur les bancs de tests de nos usines avant d’être installés à Vélizy. Ces groupes électrogènes sont équipés de deux départs électriques afin d’alimenter deux réseaux différents en cas de panne.
Rudy Zorzi : Ces groupes électrogènes doivent rester des solutions de secours en cas de panne. Notre crainte est que le gouvernement nous oblige à utiliser ces groupes électrogènes de manière régulière durant l’hiver, voire au-delà, ce qui aurait un impact en termes d’approvisionnement de carburant compte tenu de la consommation importante de ce type d’équipement. De plus, l’utilisation d’un groupe électrogène diesel émet de la chaleur et de la pollution, c’est pourquoi nous sommes classés ICPE, avec une utilisation limitée à moins de 500 heures par an. Basculer volontairement du réseau principal aux groupes électrogènes n’est pas sans incidence, et cela suppose de s’y préparer. Le site Ecowatt sera un premier indicateur, qui nous permettra de mieux maîtriser les périodes rouges de surcharge du réseau. Par ailleurs, nous avons renforcé nos contrats d’approvisionnement, rapproché nos maintenances semestrielles pour toute la chaine électrique, des onduleurs aux groupes électrogènes, en passant par les TGBT. Enfin, nous avons adapté nos procédures de bascules, avec présence sur site sur les périodes critiques. Nous avons des obligations envers nos clients, et une continuité de service à assurer 24/7, 365 jours par an. En résumé, l’effacement du réseau pourrait entraîner des conséquences sur nos activités et sur nos consommations d’énergie, que nous devons anticiper et maîtriser au mieux.
« L’usage de groupes électrogènes doit rester
une solution de secours en cas de coupure de courant »