Perpignan : des solutions smart city supportées par 12 gateways LoRa
Des services publics optimisés et des applications dédiées aux habitants
Xavier Bon, Président de Mios
« Déployer de l’intelligence sur le terrain pour sécuriser les communications »
La Ville de Perpignan a mis en place un réseau de télécommunication pour déployer des services smart city, grâce à l’Internet des objets. En quoi consiste ce dispositif ?
Il s’agit d’une infrastructure de type LoRa avec 12 gateways installées sur les points hauts de la ville. Elles mettent ainsi en relation des capteurs de terrain avec une solution de supervision et de pilotage à distance. Déployé il y a à peine un an, ce réseau permet, pour l’heure, aux services techniques d’optimiser les tournées de collecte des déchets sur les points d’apport volontaire et de détecter rapidement les fuites d’eau sur son réseau de distribution. Autre service à venir, en direction des habitants cette fois : des places de stationnement disponibles sont localisées en temps réel, via une application.
Les services proposés peuvent-ils évoluer dans le temps ?
Absolument. Le réseau repose sur des capteurs interopérables. Cela permet non seulement de mutualiser les données exploitées par de nouvelles applications métiers, tout en permettant à la Ville de ne pas être liée à des solutions fabricants. A Perpignan, de nouveaux services hébergés sont envisageables, à court terme. Parmi eux, l’efficacité énergétique ; la gestion de la mobilité urbaine ; la surveillance des températures, du bruit et de la qualité de l’air extérieur… Il peut aussi y avoir la gestion de l’éclairage public, comme cela a, par exemple, été mis en œuvre à Marseille : 70 000 points lumineux, sectorisés en 1 000 zones, y sont pilotés par une solution smart city qui permet à la fois de moduler l’intensité de l’éclairage et de détecter rapidement les pannes.
Qu’en est-il de la sécurité de l’architecture d’ensemble du réseau ?
Il est impossible à quelqu’un d’extérieur d’entrer sur le serveur et de piloter les objets connectés. Un schéma de sécurité – dynamique dans le temps – permet à l’installation perpignanaise d’être conforme aux exigences PASSI (la société MIOS étant un prestataire d’Audit de la Sécurité des Systèmes d’Information qualifiés). Dans les grandes lignes, un réseau smart city repose sur trois niveaux : A, B et C. « A » pour Acquisition de données par le capteur. « B » pour Backbone, la colonne vertébrale qui concentre les données, avant leur transfert vers C… « C » pour Client ou Cloud, le point distant. La sécurisation des communications doit être mise en œuvre à ces trois niveaux pour éviter que A puisse être un point d’entrée vers C. Il est donc important de déployer de l’intelligence sur le terrain, au niveau B. Cela permettra aussi à ce niveau de gérer l’application « métier » en autonomie, même lorsque C n’est pas disponible. Sécuriser un réseau, c’est aussi garantir une disponibilité maximale des services hébergés…