Sur un chantier, l’isolation et la suppression des ponts thermiques commencent dès avant le coulage de la dalle
« On est plus intelligent avec nos vêtements qu’avec nos constructions : personne ne porte de short en hiver ! »
La sur-isolation et la suppression des ponts thermiques sont des points essentiels de la construction passive, afin de limiter les besoins en énergie durant les périodes froides. Et cet objectif présente un intérêt financier. « Sur le plan national, le coût annuel du chauffage a été évalué à 21,2 milliards d’euros par l’INSEE, en 2006, énonce Etienne Vekemans, président de l’association « La Maison Passive ». Cet argent gaspillé devrait être investi dans l’enveloppe des bâtiments. On repense ici aux économies de bouts de chandelle des années 1950-70 ayant entraîné l’apparition massive des ponts thermiques. Le recours au chauffage n’est rien d’autre qu’une adaptation à ce genre d’erreurs. »
Un procédé permet néanmoins d’éviter ces travers : l’isolation par l’extérieur. En clair, il s’agit d’apporter un manteau autour du bâtiment. « On est plus intelligent avec nos vêtements qu’avec nos constructions, considère Etienne Vekemans. Personne ne porte de short en hiver ! » Et, à plus forte raison, personne ne marche pieds nus dans la neige. C’est pourquoi, dans le cas d’une construction neuve, il ne faut pas négliger l’isolation des fondations pour les couper d’un sol pouvant passer sous les 10°C en hiver.
Les pieds au chaud et au sec
« Pour un bâtiment passif, la sur-isolation de la dalle par l’extérieur est incontournable, annonce Olivier Augendre, directeur de Concept Maison Bois Passive, un cabinet de maîtrise d’œuvre. Sur une maison certifiée Passivhaus, construite à Férolles-Attilly (Seine-et-Marne), nous avons ainsi opté pour une épaisseur d’isolant extérieur de 300 mm, alors qu’une maison RT 2012 sera souvent traitée par l’intérieur et avec des épaisseurs réduites. Dans de telles conditions, il est impossible de traiter correctement l’isolation et les ponts thermiques. »
Sur ce projet, le maître d’œuvre a fait appel à un support de dalle en polystyrène extrudé qui lui a permis de traiter la problématique énergétique, tout en simplifiant le chantier. « Il s’agit de blocs d’isolant qui assurent également la fonction de coffrage. Le radier a ainsi été mis en place en une seule semaine. Pour les murs de soubassement, descendant à 2,50 m de profondeur, nous avons choisi des blocs assurant à la fois l’isolation et le drainage de l’eau, ce qui évite la présence d’humidité le long des parois ». Les pieds ainsi au chaud et au sec, le pavillon était bien parti pour la certification passive.
Source : la maison passive, Concept Maison Bois Passive