Ouest Pack, Réduire les emballages à la source et les rendre recyclables
Emballages et conditionnements, une priorité sanitaire sans cesse optimisée
Biscuits, madeleines et autres gourmandises sucrées ou salées sont ensachées de manière automatique dans les industries agroalimentaires ou auprès des artisans de bouche. Ces emballages, dont la vocation première est de conserver les aliments et de leur assurer une sécurité irréprochable, sont souvent les derniers maillons de la chaîne de valeur et terminent à la poubelle. Ouest Pack milite depuis plus de trente ans pour la réduction des emballages alimentaires et pour une meilleure recyclabilité.
Interview de Jean-François Perrault,
dirigeant.
www.ouestpack.fr
Nous mettons un point d’honneur à ne pas être le dernier maillon de la chaîne, et nous préparons nos clients à ne pas l’être
Comment Ouest Pack s’inscrit dans la réduction de l’empreinte carbone à l’échelle de l’emballage alimentaire ?
Notre métier est d’acheter des bobines de matières premières, de les transformer en nouvelles bobines étanches ou respirantes et imprimées, pour entrer dans les lignes de conditionnements des industries et artisans de l’alimentaire. 30 grammes de madeleine nécessitent 0,5 gramme d’emballage primaire. Dans nos deux usines de Perros-Guirec et de Roumanie, nous produisons 2 400 tonnes d’emballages, ce qui équivaut à 240 millions de mètres de film plastique par an ! Si notre produit a peu de valeur ajoutée, il doit participer à réduire l’empreinte environnementale des entreprises. Cela passe par l’optimisation de la masse d’emballage par unité de vente consommateur, c’est-à-dire en réduisant la dimension et l’épaisseur sans altérer la qualité et les propriétés de l’emballage. Nous travaillons sur la réduction des encres et des vernis qui ne sont pas valorisables.
L’usage de certains matériaux est-il un levier ?
En effet, depuis la directive européenne de 2018, nous travaillons à une meilleure intégration de l’économie circulaire. Cela implique de faire migrer certains mélanges de matériaux afin qu’ils soient compatibles avec des filières de traitement et de recyclage. Celles-ci sont en cours d’achèvement en Europe. Nous avons ainsi ciblé les matières qui représentent des masses critiques en Europe pouvant intégrer des filières de traitement. Nous travaillons ainsi avec quatre matériaux prioritaires, sur lesquels nous misons quant à leur recyclabilité dans l’avenir : le papier, le PE (polyéthylène), le PP (polypropylène) et le PET (polyester). Certains volumes entrants sont composés à seulement 30 % de matières recyclées. Nous espérons que les investissements massifs réalisés par les grands acteurs permettent de développer des volumes significatifs de matière recyclable et recyclée en Europe. Nous mettons un point d’honneur à ne pas être le dernier maillon de la chaîne, et nous préparons nos clients à ne pas l’être. En bout de course, c’est le consommateur qui doit trier et séparer ses emballages pour un meilleur traitement.
Comment le consommateur peut-il agir sur ses emballages ?
Les emballages ont longtemps été utilisés pour augmenter le pouvoir calorifique des ordures ménagères afin de faciliter leur incinération. Pour cela, il faut libérer la matière compostable, remplie d’eau, pour obtenir des matériaux secs. La première raison de composter est celle-là : réduire la quantité d’énergie nécessaire à l’incinération. Désormais, le tri des matières plastiques et des emballages permet à chaque consommateur de ne pas être le dernier maillon de la chaîne et de participer lui aussi à la recyclabilité. Mais l’information et l’éducation aux bons gestes de tri prennent une génération.
On parle souvent d’emballage 100 % recyclable, est-ce un objectif ?
L’emballage 100 % recyclable n’existe pas. 90 % à 95 %, c’est possible. Les encres, vernis, colles ne sont pas récupérables. L’emballage 100 % compostable non plus. De plus, il nécessite une forte quantité d’énergie pour être produit avant de finalement retourner en compost. Seuls certains emballages peuvent être traités de la sorte sans que ce soit du gâchis énergétique : les doses de traitements agricoles par exemple ou les barquettes alimentaires dans la restauration collective et les hôpitaux, qui sont souvent difficiles à trier en raison de la grande quantité de déchets alimentaires qu’ils contiennent. Ainsi, nous travaillons en étroite collaboration avec nos clients afin de leur proposer des emballages les plus recyclables possibles. Nous investissons également dans notre usine afin de réduire notre empreinte carbone : recyclage des solvants d’encre, recirculation de l’air de séchage, installation de panneaux photovoltaïques sur nos toitures…