Miscanthus : un combustible renouvelable, local et peu onéreux
NovaBiom, Notre-Dame d’Ourscamp : un retour sur investissement inférieur à 5 ans
Caroline Wathy, Responsable cultures chez NovaBiom
« Une trentaine de chaufferies qui ont prouvé leur fiabilité »
Quels sont les avantages du miscanthus dans une perspective de valorisation énergétique ?
Novabiome : Pour un porteur de projet de chaufferie miscanthus, les motivations sont multiples. Tout d’abord, il s’agit de sécuriser son approvisionnement avec la possibilité de mettre en place des circuits courts,avec des parcelles de miscanthus dédiées au projet sur un rayon de quelques km, notamment dans les secteurs au faible gisement bois-énergie. Ce faisant, le projet sera inscrit dans un territoire, avec une mise en relation de l’exploitant de la chaufferie et les agriculteurs lui fournissant son combustible. Les deux publics s’y retrouvent. Les premiers bénéficient d’un MWh oscillant entre 24 et 31 €. De leur côté, les agriculteurs sécurisent et diversifient leurs revenus. Le miscanthus offre aussi des atouts qualitatifs qui en facilitent l’exploitation : son taux d’humidité est de 15 % et sa granulométrie est très régulière. Sur le plan agronomique, il présente des rendements très stables et permet de répondre aux enjeux environnementaux actuels, protection de la ressources en eau, réduction des intrants, et autonomie vis à vis des énergies fossiles. NovaBiom, par son réseau en place depuis dix ans, répond et sécurise le plan d’approvisionnement des nouveaux projets sur le territoire.
Quel est l’état du marché aujourd’hui, en France ?
Novabiome : Après une vague d’installations chez les entreprises de déshydratation de fourrages, il y a une dizaine d’années, nous assistons à l’émergence – amorcée à la fin des années 2000 – de chaudières 100 % miscanthus chez des agriculteurs, des collectivités ou des industries. Aujourd’hui, une trentaine d’unités sont en service, avec des puissances allant de 50 à pmusieurs MW. Avec l’utilisation de chaudières bois-biomasse équipéesd’un foyer mouvant, permettant une évacuation des cendres, et limitant la formation de mâchefers, ces installations ont prouvé leur efficacité en termes de fiabilité et d’autonomie.
Avez-vous un exemple d’installation en service ?
Novabiome : Nous avons notamment participé au projet de l’abbaye Notre-Dame d’Ourscamp (Oise). Depuis mars 2015, une chaudière miscanthus de 400 kW y remplace six chaudières fioul et une au propane. A la clé, la facture énergétique est passée de 80 000 €/an à 20 000 €. Cette économie permet un retour sur investissement inférieur à 5 ans. Les 150 t de miscanthus consommées sont produites sur 10 ha, cultivés par deux agriculteurs se trouvant à moins de 10 km. Sur le volet environnemental, l’économie annuelle de 68 tonnes d’équivalent pétrole (TEP) permet d’éviter l’émission de 210 t de CO2 chaque année.
Plus d’infos : www.Novabiom