MESSER- Des « gaz parfaits » pour la conservation des produits alimentaires

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

MESSER- Des « gaz parfaits » pour la conservation des produits alimentaires

Matthias Pépin,
Chef de marché Agro-alimentaire et Inbound Marketing Manager chez Messer France.

Des essais de mélanges et des réglages sur site, afin d’optimiser les durées de conservation

Offrant une alternative aux conservateurs chimiques, le conditionnement sous atmosphère modifiée (MAP) s’affirme comme une solution durable pour les industriels de l’agroalimentaire. En prolongeant la durée de vie des produits comestibles, cette technologie conjugue sécurité alimentaire et exigences environnementales, d’autant que se profile la possibilité de mobiliser des gaz biogéniques, comme le note Matthias Pépin, Chef de marché agro-alimentaire et Inbound Marketing Manager chez Messer France.

Comment les gaz que vous fournissez contribuent-ils à la prolongation de la durée de conservation des aliments ?

Ceux-ci permettent aux acteurs de l’agroalimentaire de conditionner leurs produits dans des emballages sous atmosphère modifiée – ou MAP pour Modified Atmosphere Packaging – et qui auront plusieurs fonctions : prolonger la durée de conservation des aliments, en conserver les propriétés organoleptiques – le goût, la texture, la couleur – et réduire les pertes liées aux transports pour les produits sensibles aux chocs ou aux variations de température. Pour cela, il est possible de recourir à des gaz comme le CO2, l’azote ou l’O2, dont les présences et les proportions peuvent varier en fonction de la nature des produits à conserver. Et même s’il y a des variations selon les familles d’aliments, on considère qu’en moyenne un conditionnement MAP triple la durée de conservation d’un produit par rapport à sa conservation à l’air libre.

Quels sont les spécificités des différents gaz utilisés ?

Le CO2 est utile pour limiter la prolifération bactérienne et la formation de moisissures. L’azote permet de lutter contre l’oxydation qui altère la fraîcheur de certains aliments. Ce gaz limite aussi le phénomène d’affaissement de l’emballage, lorsque le CO2 y est absorbé par le produit. L’O2 permet d’éviter, sans recourir à des additifs, l’aspect grisâtre donné à la viande rouge par le CO2 et l’azote qui en assurent la bonne conservation. Naturellement, il faudra maîtriser la proportion d’O2 pour ne pas favoriser la croissance aérobie de microorganismes.

On le voit, il faut savoir ajuster les mélanges de gaz, selon l’aliment…

Oui, et pour apporter à chaque client des réponses sur mesure, nous avons un pôle d’ingénieurs spécialisés dans les applications agroalimentaires et qui peuvent réaliser des essais et des réglages sur site, afin d’optimiser les durées de conservation des aliments. Cette expertise de terrain, nous la proposons aussi bien à des TPE qu’à des multinationales. Nous sommes aussi aux côtés de tous types de prospects qui développent de nouveaux produits, afin de les accompagner vers le choix du bon conditionnement, du bon film, etc. Cette proximité se retrouve dans un maillage territorial avec près de 300 dépositaires, en France. Nous avons aussi un réseau de chargés d’affaires qui assurent l’installation et la maintenance de nos solutions et des chargés de clientèles en région.

Y a-t-il eu des innovations récentes dans vos métiers ?

Nous avons un centre de R&D basé en Allemagne et un centre d’essais à Mitry-Mory (77) spécialisé dans les applications agroalimentaires et environnementales. Ses travaux nous ont permis de proposer des cadres de bouteilles MP4, ce qui en augmente les capacités et réduit en conséquence les coûts de transport et de manutention. Sur un plan environnemental, nous avons développé un procédé de nettoyage de légumes avec de l’eau soufflée par CO2, ce qui permet d’éviter le recours au chlore. Sur le chapitre de l’eau, nous proposons une solution – toujours au CO2 – pour neutraliser le pH des effluents d’eau des industriels, avant leur rejet au milieu. Dans une logique d’économie circulaire, nous mobilisons aussi du CO2 de récupération, issu de la production de bioéthanol ou de la méthanisation. Cela nous permet de répondre à ceux de nos clients qui souhaitent utiliser du CO2 biogénique. Et sur ce sujet, j’observe que l’industrie agroalimentaire bascule plus vite que d’autres secteurs d’activités.

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