Mem Fondation, Jusqu’à un R de 9 m²K/w avec les blocs de coffrage isolant
Une seule opération pour assurer la maçonnerie, l’isolation et l’étanchéité à l’air
Grâce à son inertie, le voile béton n’est jamais en surchauffe, l’été.
Eric Mesnier,
PDG de Maison Écologique Moderne
À travers l’optimisation des consommations énergétiques, le passif a toujours été un choix financièrement pertinent sur le long terme. Et il l’est d’autant plus dans le contexte actuel d’inflation des prix de l’énergie. Pour autant, le surcoût qu’il implique à la construction rebute encore certains maîtres d’ouvrage. C’est ignorer les solutions qui mêlent performances thermiques et économiques comme les blocs de coffrage isolant. Coup de projecteur, avec Éric Mesnier, PDG de Maison Écologique Moderne, sur ce produit mobilisé pour de nombreux projets de construction passive.
En quoi les blocs de coffrage isolant sont-ils une solution intéressante dans le cadre de la construction passive ?
En premier lieu, ces éléments – éprouvés depuis plus de 50 ans – permettent d’assurer trois opérations en une seule : la pose du mur, la mise en place de l’isolation et l’ étanchéité à l’air par le béton. On peut même ajouter une quatrième opération avec une excellente isolation acoustique grâce à la masse lourde du béton.. Sur le plan de la maçonnerie, un voile de béton, pouvant aller jusqu’à 24 cm d’épaisseur, est coulé entre deux panneaux en polystyrène graphité, d’épaisseur allant de 5,5 à 30 cm. Ces panneaux sont reliés par des entretoises pour jouer le rôle de coffrage. Il est ainsi possible de construire jusqu’en R+3. L’étanchéité à l’air est assurée par le béton qui offre la solidité d’une structure en béton armé. Grâce à son inertie thermique, ce voile n’est jamais en surchauffe, lors de période de canicule. Il garantit ainsi le confort d’été qui est une préoccupation toujours plus présente dans les esprits. Cela permet de réduire les équipements de climatisation, voire de ne pas en installer. Les panneaux en polystyrène assurent, quant à eux, l’isolation intérieure et extérieure, en pouvant aller jusqu’à un R global de 10.2 m²K/w. À noter que les blocs peuvent être utilisés dans les parties enterrées du bâtiment. Il est aussi possible de déployer des dalles isolantes pour garantir l’absence de pont thermique.
Qu’en est-il du coût de mise en œuvre ?
Avec le bloc de coffrage, on évite certains postes de dépense du béton banché traditionnel qui nécessite la mise en œuvre d’une isolation thermique par l’extérieur, coûtant en moyenne 130 €/m². Avec le parpaing ou le bois, il faut ajouter l’isolation, mais aussi l’étanchéité à l’air. Cela étant, je crois beaucoup aux maisons hybrides qui tirent le meilleur parti des différents matériaux avec, par exemple, une paroi chaude en béton qui stocke de l’énergie et une paroi froide en ossature bois. Pour en revenir au sujet des coûts, sur une maison qui mobilise les blocs de coffrage, le gros œuvre – constituant en moyenne 60 % du prix d’une construction – varie de 300 à 500 €/m². À noter aussi que les blocs se distinguent par une simplicité et une rapidité de mise en œuvre, notamment avec un hors d’eau et hors d’air atteint dans les meilleurs délais. En termes de lutte contre la pénibilité, un module pèse 1 kg et avec 3 à 5 kg de blocs, il est possible de mettre en œuvre 1 m². Deux à trois compagnons peuvent ainsi rapidement construire une maison avec une mise en œuvre soignée, sans gros engin de levage et sans risques de troubles musculo-squelettiques qui constituent un problème majeur dans le BTP.
Et quelle est la performance environnementale des blocs de coffrage isolant ?
Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’ils permettent, grâce à leur efficacité isolante, ces blocs sont issus de la valorisation d’un déchet et sont recyclables. Ils sont compatibles avec la construction HQE et font l’objet d’une Fiche FDES. Nous travaillons aussi sur un béton bas carbone. Et pour pousser le curseur encore plus loin, notre société va prochainement lancer la production de ces blocs en France, permettant ainsi des approvisionnements de proximité.