Le GNV se pose en alternative au diesel
Transports urbains : le GNV se pose en alternative au diesel
Des émissions de particules fines réduites de 70 %
Interview auprès de Philippe Fénart, Chef de projet Bus chez MAN Camions & Bus
« Le bioGNV est compatible avec nos moteurs GNV. »
En France, la pollution de l’air cause actuellement entre 20 000 et 40 000 décès par an. Les transports constituent une grande part des rejets atmosphériques. Lors des pics de pollution, survenant régulièrement en ville, les pouvoirs publics rappellent ainsi les vertus des transports collectifs. Sur le plan des émissions, ceux-ci ont un bel atout dans leur manche avec les bus GNV (gaz naturel pour véhicules). Le point avec Philippe Fénart, Chef de projet Bus chez MAN.
Pourquoi les opérateurs de transports publics se tournent-ils aujourd’hui vers le GNV ?
Tout d’abord, parce qu’il offre une alternative éprouvée face au diesel, dont les émissions de particules fines sont une source de préoccupation majeure en termes de santé publique. Le GNV permet de réduire ces rejets de 70 %. Il en va de même pour d’autres polluants. C’est pourquoi de plus en plus d’agglomérations s’orientent vers le gaz, et pas seulement celles concernées par les Plans de protection de l’atmosphère. Aujourd’hui, il y a ainsi plus de 2 400 bus GNV en circulation dans une vingtaine de réseaux urbains français, sur un parc total de 22 000 véhicules.
Avec le bioGNV, les émissions de gaz à effet de serre peuvent être davantage réduites…
Tout à fait. Et nos moteurs GNV – répondant aux normes Euro 6 et développant une puissance de 200kW/272 cv à 230 kW/310 cv – sont compatibles avec ce carburant. Par exemple, en Suède, un millier de nos bus fonctionnent au biogaz avec la plus grande fiabilité : certains affichent même 1 millions de kilomètres au compteur !
Quelles sont, selon vous, les perspectives du bioGNV ?
Cela évolue progressivement avec l’autorisation de la commercialisation de méthane, intervenue fin 2013. Concernant le développement pour tous les domaines d’activités dont le fret routier GNV, il y a la création, prévue à court terme, de 150 stations en France, selon les recommandation dugroupe de travail piloté par l’Association Française du GNV dernièrement remise aux autorités . Sur le plan fiscal, les taxes concernant la commercialisation de biométhane sont encore à préciser. Le bioGNV restera-t-il taxé au même niveau que le GNC (gaz naturel comprimé) ? Attendue cette année, la réponse à la question marquera un tournant important dans la trajectoire de la filière. Mais avec leurs atouts environnementaux, le GNV et le bioGNV ont de beaux jours devant eux.