Le gaz et l’électricité sont soumis aux lois du marché, de l’offre et de la demande. Une demande grandissante.
Les industries du gaz et de l’électricité répondent aux contraintes d’un marché en plein essor
Le développement du gaz ou de l’électricité d’origines renouvelables suit un calendrier politique contraignantqui s’inscrit dans les enjeux de décarbonation de l’économie. Pourtant, accélérer le développement des énergies vertes offre des possibilités de croissance économiques importantes sur les territoires.
« En installant en France 1.700 stations de proximité d’ici à 2035, nous pourrions offrir à tous les Français de se ravitailler en gaz pour leurs véhicules et de rouler propre. »
Responsables d’équilibres, producteurs et consommateurs d’énergies qu’elles soient fossiles, nucléaires ou renouvelables, dépendent d’un prix de marché. La plateforme Epex Spot, market place dédiée aux énergies, assure un équilibre entre production et consommation au niveau européen. « Chaque producteur d’électricité a la possibilité d’anticiper sa production et d’indiquer sur la plateforme son prévisionnel. Les distributeurs ont une obligation d’achat de cette production. Mais si, en raison des conditions météo par exemple pour une production d’électricité éolien, il y a surproduction, la place de marché permet de vendre le surplus à un autre acteur. Ce qui évite un manque à gagner correspondant à l’absence de valorisation de cette partie productible », explique Philippe Vassilopoulos, directeur de développements des produits auprès d’Epex Spot. Ce prévisionnel se calcule quasiment en temps réel pour les énergies renouvelables intermittentes que sont l’éolien, le solaire ou le fil d’eau. « Nous sommes sur un marché court terme qui progresse d’année en année », complète Philippe Vassilopoulos. En effet, les capacités ne cessent d’augmenter ces dernières années, notamment en Allemagne où 105 GWh d’éolien et de solaire sont installés. Le rôle du mix énergétique progresse lui aussi. Ce qui a pour conséquence de baisser les prix.
Décarboner les énergies au maximum
La convergence du marché de l’électricité et du gaz, grâce au couplage de ces énergies dans le mix énergétique, est également en voie d’accélération. L’industrie gazière s’inscrit elle aussi dans la politique de transition énergétique exigée par le gouvernement. « Si on veut aller vers une forte diminution des émissions de CO2, alors il faut s’appuyer sur deux pieds : l’efficacité énergétique et la substitution des énergies carbonées par des énergies décarbonées », assure Patrick Corbin, président de l’AFGAZ, association française du gaz regroupant les 8 principaux industriels du gaz en France. Pour l’avenir, l’association soutient fortement le développement du biométhane. « C’est une réalité industrielle, avec une centaine d’installations en France et encore 600 de plus en projets déclarés », indique Patrick Corbin. Mais si le prix de rachat est supérieur à celui du marché, le gouvernement a décidé de ralentir le développement de cette énergie renouvelable. « La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 mentionne 10 % de biométhane injectés dans le réseau gaz à l’horizon 2030. Mais la Programmation Pluriannuelle de l’énergie 2023-2028 a revu ce chiffre à la baisse, pour des raisons budgétaires. Nous nous battons pour que ces objectifs soient maintenus. Nous avons la conviction qu’il existe un chemin vers une transition énergétique économiquement abordable », assure Patrick Corbin. Le biométhane, en mobilisant, dans 80 % des cas, des groupes d’agriculteurs, crée des emplois directs ainsi qu’une économie circulaire et vertueusedans les territoires. « En produisant 20 GW/h à partir de déchets agricoles, une centrale biométhane permet de chauffer 1.000 maisons, soit 2.500 habitants. Par ailleurs, c’est un gaz qu’il est facile à stocker, contrairement au solaire ou à l’éolien », ajoute Patrick Corbin. Et la technologie va plus loin : le biométhane pourrait également être utilisé pour alimenter en gaz les véhicules et favoriser ainsi une mobilité verte. Ce qui est déjà le cas pour le transport de marchandises et de passagers avec les camions et les bus. « En installant en France 1.700 stations de proximité d’ici à 2035, nous pourrions offrir à tous les Français de se ravitailler en gaz pour leurs véhicules et de rouler propre », conclut-il.