Interview Jérôme Ferrier,
Président de l’AFG
– Valeurs Energies
Comment la filière gaz s’inscrit-elle dans des solutions smart grid ?
Aujourd’hui, c’est très simple : le gaz accompagne la digitalisation dans tous les secteurs de l’économie avec le développement des solutions « smart ». Le compteur communicant « Gazpar » est un exemple formidable. Il offre la possibilité de récupérer des informations fines sur la consommation de gaz et d’offrir des services d’alertes, de conseils et de pilotage auto-adaptatif des installations aux consommateurs. Ce n’est pas rien : d’ici à 2023, 11 millions de compteurs à gaz du pays seront remplacés.
Cette gestion de l’énergie va se développer de plus en plus et le gaz continuera d’être partie prenante de cette révolution silencieuse.
Cette révolution touche les particuliers mais aussi les collectivités. Les réseaux eux-mêmes. Ils deviennent intelligents.
Le projet « West grid synergy » lancé dans l’Ouest de la France mise sur cette intelligence des réseaux. Il a été lancé par GRTgaz, GRDF, Soregies, Morbihan Énergies, le Sieml, le Sydev, les Régions Bretagne et Pays de la Loire.
Il vise à faciliter l’injection de biométhane et la décentralisation du système gazier.
Concrètement, à long terme, le défi sera de faire profiter le réseau électrique des possibilités de flexibilité du réseau de gaz.
La preuve, s’il en fallait une de plus, que l’électricité et le gaz ne sont pas concurrents mais bel et bien partenaires.
Q : L’une des conférences aborde un sujet concernant le gaz et l’électricité, ou notamment le lancement de la plateforme commune d’open data « Réseaux Energies », pouvez- vous nous parler de cette illustration / commenter cette nouvelle alliance ?
Nous avons voulu, lors du Congrès du Gaz, organiser un tête à tête entre gazier et électricien. Cette session spéciale est inédite pour un Congrès comme le nôtre et verra le Président du directoire de RTE, François Brottes et Thierry Trouvé, Directeur Général de GRTgaz mettre en perspective les différents projets entre nos deux énergies.
Il s’agit de démontrer que les synergies entre les deux existent et qu’elles sont bénéfiques pour tous.
GRTgaz et RTE ont bien compris cela. Il s’appuie sur la révolution numérique pour en faire une force ensemble. C’est tout l’enjeu de la plateforme dont vous parlez.
L’alliance des deux acteurs montre qu’ils ont compris l’ère dans laquelle nous sommes. Une ère du numérique, donc globale mais aussi une ère où le local prend la main sur les enjeux énergétiques.
Ce sont les deux innovations de cette plateforme : c’est la première plateforme open data multi-énergies à dimension nationale et locale.
Elle permettra aux acteurs nationaux et locaux d’avoir accès à aussi bien à des données de production que de consommation d’énergie.