Verdemobil – La valorisation du bioCO₂ passe aussi par une logistique bien maîtrisée

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Verdemobil – La valorisation du bioCO₂ passe aussi par une logistique bien maîtrisée

Interview de Carole Couhert,
responsable développement chez VERDEMOBIL BIOGAZ

Nous cherchons les clients finaux, contractualisons la vente et assurons la livraison 

Apparue ces dernières années, la valorisation du bioCO2 constitue une nouvelle corde à l’arc des méthaniseurs pour optimiser la rentabilité de leurs unités. Mais contrairement à la vente de biométhane, qui repose sur des contrats sécurisés à long terme, celle du bioCO2 doit composer avec un marché volatil. D’où l’intérêt de faire appel à un prestataire capable à la fois de produire ce CO2 biogénique et d’en assurer la commercialisation, comme l’évoque Carole Couhert, responsable développement chez VERDEMOBIL BIOGAZ.

Quels sont les débouchés du CO2 biogénique pour assurer la rentabilité d’un module de liquéfaction installé sur une unité biogaz en injection ?

Les usages possibles sont nombreux. « Nous avons déjà commercialisé un peu plus de 18000 T de BioCO2. Une grande majorité (environ 80%) est destinée aux serristes pour booster la photosynthèse de leurs plantes. Une partie du BioCO2 est également destinée à l’industrie agroalimentaire, au nettoyage cryogénique et à la séquestration dans le béton. Potentiellement, il peut aussi y avoir des débouchés dans l’industrie pharmaceutique ou le traitement de l’eau potable, par exemple. »

Comment s’explique une telle répartition ?

Elle reflète, en creux, un marché du CO2 dont environ 70 % sont consommés par les industries agroalimentaires. La surreprésentation des maraîchers dans le bioCO2 tient dans l’assurance, pour eux, d’un approvisionnement sans rupture. Il y a aussi la question de proximité géographique avec nos sites de production. D’ailleurs, cette quête de proximité nous conduit à étendre toujours plus nos territoires d’implantation. Il s’agit là d’un facteur clé pour que le coût du CO2 issu de la méthanisation soit concurrentiel face au CO2 fossile et que le gain environnemental soit réel

Est-ce pour cela que vous proposez un service de commercialisation et logistique du bioCO2 liquide ?

Oui cette mission vient en complément de notre offre relative à la conception, la fabrication, la maintenance et l’exploitation des installations. Nous contractualisons la vente avec les clients finaux, avant de gérer le transport et la distribution grâce à nos propres citernes. Sur un marché où il faut être en mesure de répondre à de gros pics de demande et à une traçabilité du produit, cette maîtrise de la chaîne logistique constitue une véritable valeur ajoutée.

Quels leviers pouvez-vous actionner pour gagner des parts de marché dans l’agroalimentaire ?

Afin de répondre aux attentes de ce secteur, nous nous sommes inscrits, dès nos débuts sur le marché du bioCO2, dans les plus hauts standards de qualité alimentaire, à travers les référentiels ISBT et EIGA. L’analyse du bioCO2, via un CarboScan, permet de détecter des traces de polluants inférieures au ppm, avec une traçabilité de chaque lot livré. VERDEMOBIL BIOGAZ s’est lancé dans une démarche de certification ISO 22000, devant aboutir cette année, et poursuivra dans ce sens au travers d’ une démarche de certification FSSC 22000 en 2026. Cette culture et ses démarches dans le domaine de la Food Safety sont essentielles pour répondre aux attentes fortes des acteurs de l’agroalimentaire, dont certains ont encore des idées reçues à propos du bioCO2 issu de la méthanisation. Enfin, les certifications relatives à la durabilité du CO2 devraient également voir le jour à moyen terme pour préparer les échéances à venir, notamment pour la production de e-fuel qui promet au bioCO2 des débouchés considérables, d’ici cinq à six ans.

www.verdemobil-biogaz.fr/