La maison « Europassive® », cinq fois plus performante que les seuils fixés par la RT 2012
« Les dépenses énergétiques annuelles seront de 350 € à 400 €, contre 1 500 € à 2000 € pour l’équivalent en BBC »
La première maison « Europassive® » de France vient d’être construite à Gries (Bas-Rhin). Il s’agit d’un pavillon de 156 m2, sans chauffage, répondant à une triple labellisation Passivhaus, Minergie-P et BBC-Effinergie. Sa consommation énergétique ne dépassera pas 12 kWh/m2/an. Elle sera donc cinq fois plus performante que les seuils de la RT 2012 (65 kWh/m2/an, en Alsace).
Pour parvenir à ces résultats, le travail du Maître d’œuvre s’est avéré essentiel. « Il s’agit d’un rôle important sur tous les chantiers en général, mais il revêt une dimension encore plus affirmée dans le cadre du passif, expose Etienne VEKEMANS, président de l’association « La Maison Passive France». En effet, sur ce type de construction, il est absolument nécessaire d’avoir un référent technique qui sache garder à l’esprit la trame globale du projet. »
Dans le cas de la maison « Europassive », cette trame était encore plus complexe, puisqu’il a fallu passer au crible les critères des trois labels visés, pour n’en garder que les plus exigeants. « Par exemple, concernant l’étanchéité à l’air, nous avons retenu les seuils du Passivhaus, plus stricts que ceux de la RT 2012», explique Vincent KEMPF, Maître d’œuvre à l’initiative du projet. Cette dernière autorise une perméabilité de l’enveloppe équivalant à 210 cm2, alors que la tolérance du label allemand correspond à une pièce de 1 €. Autre exemple, nous avons retenu les critères de Minergie-P concernant l’énergie grise des matériaux utilisés.
Une construction rapide
Ce travail de bénédictin a duré 12 mois, avant de laisser place à une phase de construction de 6 mois seulement. Une rapidité d’exécution qui s’explique par le choix de l’ossature-bois, ayant permis un montage en 3 semaines. Grâce à cette option, l’épaisseur des murs a aussi été limitée à 52 cm, isolation comprise (ouate de cellulose et fibre de bois). Avec du béton ou de la brique, les murs auraient atteint 72 cm, soit plus de matériaux et de main-d’œuvre.
A 2 700 € T.T.C./m2 (travaux & honoraires), il y a tout de même eu un surinvestissement par rapport à une maison BBC. Il convient cependant de considérer la notion de retour sur investissement. « Pour cette maison, les dépenses énergétiques annuelles seront de 350 €à 400 €, contre 1 500 € à 2000 € avec l’équivalent en BBC» précise Vincent KEMPF. Avec les hausses du coût des énergies, l’amortissement se fera entre 14 et 16 ans. De plus, cette première expérience permettra d’optimiser les projets suivants. » A ce sujet, la conception « Europassive® » sera prochainement appliquée à une seconde maison – dont la conception a duré 3 mois – et à un immeuble de 400 m2 de bureaux et 2 000 m2 de stockage.
Source, la maison passive , KMO