Kerboas : optimiser la chaîne du process biologique
Mesnil-en-Vallée (49) : le digestat épandu via un réseau d’irrigation de 7 km
« Des pistes à explorer du côté des sous-produits non valorisés, comme le CO2. »
Julien Morizur, Directeur du développement au sein de Kerboas-CDEAI
Depuis la préparation des matières fermentescibles jusqu’à la valorisation du digestat, en passant par le digesteur, le process biologique constitue l’alpha et l’oméga de la méthanisation. Les spécialistes de ce process innovent en permanence pour améliorer le rendement des installations biogaz, comme l’évoque Julien Morizor, Directeur du développement au sein de Kerboas-CDEAI.
Pour l’exploitant d’une unité de méthanisation, quels sont les avantages de faire appel à un spécialiste du process biologique ?
La maîtrise de ce process – qui couvre la préparation des matières organiques, leur méthanisation, puis la valorisation du digestat – est essentielle. Le fait de faire appel à une société spécialisée sur l’ensemble de cette chaîne de valorisation garantit à l’exploitant un rendement optimal de son installation. Cela lui permet aussi de bénéficier des innovations les plus récentes. C’est le cas, par exemple, sur l’unité de cogénération de Méthabates, au Mesnil-en-Vallée (Maine-et-Loire). En service depuis 2017, ses exploitants ont souhaité utiliser un réseau d’irrigation pour épandre le digestat. Après séparation de phase, la partie liquide est stockée dans une cuve de 5 000 m³. En période d’épandage, elle va irriguer 200 hectares de terres, grâce à un réseau de 7 km.
Quels sont les avantages de ce « digestatduc » ?
En évitant le transport de digestat liquide, il évite les coûts logistiques. Il y a aussi un gain en termes d’acceptabilité sociale au niveau du voisinage, puisque le réseau d’irrigation évite les nombreux allers-retours, aux abords de l’installation, de véhicules tractant des tonnes à lisier. Au Mesnil-en-Vallée, le réseau d’irrigation est couplé à une rampe d’arrosage tractée par un enrouleur. Cela permet de réduire les effets d’affaissement des sols.
Y a-t-il d’autres innovations permettant d’optimiser les rendements d’un site biogaz ?
Les technologies de méthanisation sont éprouvées, mais il y a encore des pistes à explorer du côté de certains sous-produits non valorisés. Je pense notamment au CO2 issu du process de méthanisation. Pour l’heure, il est relâché à l’atmosphère. Or, il peut intéresser les exploitants de serres maraîchères, confrontés à des prix élevés de la tonne de CO2, ainsi qu’à des fluctuations dans les approvisionnements. Avec nos partenaires industriels, nous développons ainsi une solution permettant de coupler méthaniseur et serriste autour d’un projet. L’ADEME ne s’y est pas trompée, puisqu’elle a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la valorisation du CO2.