Internorm – Le triple vitrage, entre efficacité énergétique et empreinte carbone optimisée


Alain Gross,
Responsable technique
Internorm
Un verre bas carbone qui permet d’économiser 10 000 t de CO2 par an
Aujourd’hui, grâce au triple vitrage, les fenêtres – loin d’être une cause de déperditions thermiques – deviennent une source de chaleur, via le rayonnement solaire. Une performance qui repose non seulement sur la performance du couple dormant/ouvrant, mais également sur le bon traitement des liaisons « fenêtres-murs ». Autant d’aspects qui bénéficient aujourd’hui de nombreux retours d’expérience. Le point avec Alain Gross, Responsable technique chez Internorm.
Quels sont les facteurs de performance d’une fenêtre dans le cadre d’une construction passive ?
En premier lieu, on pense au vitrage. Et dans ce domaine, le triple vitrage s’impose comme un standard de construction avec un indice de déperdition Ug qui descend jusqu’à 0,5 W/(m².K), contre 1,1 W/(m².K) pour du double vitrage ordinaire. De quoi réaliser jusqu’à 35 % d’économies d’énergie. Pour autant, le vitrage ne fait pas tout, la conception du dormant et de l’ouvrant ne doivent pas être négligés. Par exemple, pour nos gammes Bois-Aluminium, nous ajoutons un complexe mousse (avec un lambda de 0.03 w/m²K) qui vient s’intercaler entre le dormant bois à proprement parler et le capotage extérieur en aluminium. Une fenêtre bois est très performante à la base, mais ce système optimise l’isolation thermique du dormant et de l’ouvrant et rend l’ensemble encore plus performant. Ainsi, une fenêtre de 85 mm d’épaisseur présente les mêmes performances thermiques qu’une solution classique de 120 mm. La même logique est utilisée pour nos fenêtres PVC ou PVC-Aluminium. Une fois que les cadres dormants sont soudés, nous injectons un granulat isolant au sein d’une chambre qui en fait le tour complet de celui-ci (y compris dans les angles). Cela dit, au-delà de sa fabrication, la performance d’une fenêtre dépend aussi de sa bonne pose.
Comment s’assurer d’une mise en œuvre de qualité ?
Le meilleur moyen est d’accompagner les artisans sur leurs premiers chantiers passifs. En général, au bout du troisième, ils deviennent parfaitement autonomes. Il s’agit notamment de bien traiter la liaison entre la fenêtre et la paroi, afin de garantir la performance du bâtiment en termes thermiques et surtout d’étanchéité à l’air. Par exemple, nous venons de participer au chantier d’un complexe périscolaire-crèche de 750 m² à Levier, dans le massif du Jura (à 715 m d’altitude, ndlr). Les liaisons y ont été particulièrement soignées, puisque l’installateur des fenêtres – avec lequel nous travaillons depuis 4 ans – a également réalisé l’ossature bois. Ainsi, le site – qui totalise plus de 100 m² de surface vitrée pour offrir un cadre de vie agréable aux occupants – consomme moins de 14 kWh/m²/an.
Et qu’en est-il de l’étanchéité à l’air, un aspect difficile à garantir sur un bâtiment d’une telle dimension ?
Grâce notamment à l’expérience de notre distributeur, le résultat du test d’infiltrométrie n50 est de 0,19 h−1, soit trois fois mieux que la valeur-cible pour la certification passive. La performance globale du bâtiment va permettre à la municipalité de réaliser des économies conséquentes sur sa facture d’énergie. Elle pourra ainsi amortir rapidement le surcoût de 6 à 8 % du triple vitrage qui, par rapport à un double, présente un coefficient thermique Uw deux fois plus performant. À cela s’ajoutent des gains de confort, grâce à l’absence de courants d’air. Le triple vitrage évite la sensation de paroi froide lorsque les enfants seront présents devant les éléments vitrés. Tous ces avantages sont également de mise dans le résidentiel pour lequel, il y a un autre intérêt : la valorisation du patrimoine, dans une perspective de revente d’une habitation ou dans le cadre d’une location.
Au-delà des performances énergétiques à l’échelle d’un bâtiment, les fenêtres peuvent-elles apporter des réponses à des enjeux environnementaux plus globaux ?
Oui, par exemple, le PVC peut se recycler jusqu’à 7 fois et nous réinjectons toutes nos chutes de productions dans les process de fabrication de nos profilés. Ceux-ci intègrent ainsi jusqu’à 30 % de PVC recyclé actuellement (garantie sans plomb, car il ne s’agit que de chutes « nobles » et non d’anciennes fenêtres avec un taux de plomb inconnu et variable. Nous avons aussi un nouveau fournisseur qui propose un verre bas carbone (AGC iplus Low-Carbon), grâce à l’incorporation de matières recyclées et à des fours dont les consommations de gaz sont réduites par la mise en place d’une oxycombustion et d’un préchauffage électrique (electro-boosting). Cela nous permet d’économiser 10 000 t de CO2 par an, soit l’équivalent de 2 300 voitures ayant parcouru 200 000 km.