GreenYellow, Réduire de 20 % sa consommation d’énergie
Agroalimentaire : Face aux défis de la décarbonation, des solutions concrètes
A la croisée des chemins, l’industrie agroalimentaire doit faire face à la volatilité des prix de l’énergie, des réglementations strictes en matière de décarbonation et à la nécessité de réduire son impact environnemental. Mais ces défis sont autant d’opportunités pour gagner en compétitivité, renforcer la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises et améliorer leur attractivité.
David Saint Denis,
Directeur de l’agence Occitanie
GreenYellow France
Les industriels sous-estiment largement leurs capacités d’économie d’énergie et de décarbonation !
Comment percevez-vous les enjeux de décarbonation de l’agroalimentaire ?
Les enjeux sont très forts. La filière va devoir stabiliser ou réduire ses coûts de l’énergie, tout en sécurisant ses approvisionnements. Les contraintes réglementaires, également, sont nombreuses. Le décret tertiaire, le décret BACS, la certification ISO 50001, la loi portant sur l’accélération des énergies renouvelables, etc., imposent de nouvelles obligations. Mais il faut en faire une force et en tirer avantage. C’est l’occasion de gagner en compétitivité, de concrétiser des engagements RSE et de travailler la marque employeur.
Comment répondez-vous à ces grands enjeux ?
Nous avons identifié trois leviers. L’objectif pour les industriels, c’est de consommer moins, donc d’investir dans des équipements économes en énergie, grâce aux CPE (Contrats de Performance Energétique). Il faut aussi consommer mieux, donc développer des énergies renouvelables ou décarbonées. Il faut cesser d’utiliser l‘énergie fossile pour produire du chaud. Enfin, il convient de mesurer et de piloter la consommation d’énergie et d’y associer des actions correctives, préventives et prédictives.
Pour répondre à ces enjeux, nous proposons une plateforme d’offres de décarbonation avec des projets de centrales solaires, d’efficacité énergétique et d’infrastructures de recharge de véhicules électriques clés en main, de la conception technique jusqu’à l’exploitation, avec une garantie de performance sur toute la durée du contrat. Nous investissons pour nos clients dans les actifs et portons le financement des projets en tant que tiers-investisseurs. Nous gérons le projet sur le volet technique, financier et en termes de responsabilité. Une garantie contractuelle protège l’industriel en cas de dépassement de budget. Nous sommes donc son interlocuteur privilégié et travaillons à 360° sur son site.
Quels montants d’économie d’énergie, visez-vous ?
Nous visons les 20 ?? % d’économie d’énergie au minimum. Et globalement, la moyenne tourne autour de 30 % de réduction de charge sur les factures d’énergie. Les industriels sous-estiment souvent leurs capacités d’économie d’énergie et de décarbonation !
Auriez-vous un exemple concret de projet réussi dans l’agroalimentaire ?
Nous avons travaillé sur une usine de fabrication de glaces, sur la rénovation de l’ensemble des installations de froid, du dégivrage et d’eau chaude sanitaire. Nous avons financé un projet complet qui part d’une centrale CO2 refroidie par une centrale intermédiaire, laquelle fabrique le froid positif. Une récupération de chaleur alimente les usages basse température et la « source froid » de la pompe à chaleur haute température. Cette installation en cascade permet de produire une température de froid et de chaud qui s’échelonne de – 40°C à + 90°C, tout en décarbonant le site. L’usine est désormais 100 % électrique et sa performance globale a augmenté de 35 % pour un GW d’économie d’énergie.
Quel est le temps de retour sur investissement de ce genre de projet ?
La redevance payée par l’industriel, c’est le prix du projet déduit de toute la création de valeur notamment des économies d’énergie. Il rembourse le delta sur plusieurs années. Dans certains cas, le bénéfice net se monte à 100 000 euros dès la première année. Les directions financières apprécient ce genre de modèle déconsolidant qui évitent de créer de la dette au niveau du bilan.
Qu’apportent les solutions de production d’électricité verte, comme les centrales en toiture dans l’agroalimentaire ?
Installer des systèmes photovoltaïques sur le foncier disponible, que ce soit en toiture ou à même le sol est une opération intéressante. Le secteur a une courbe de charge non-saisonnière et donc une forte capacité d’autoconsommation. Il est possible d’atteindre un niveau de 20 à 30 % d’autoconsommation sur un même site. Les industriels ont également tout intérêt à se saisir des obligations réglementaires nouvelles de solarisation des parkings en ombrières photovoltaïques, pour se tourner davantage vers l’autoconsommation.