Géothermie sur nappe : comment s’assurer de la performance des installations ?

 Les enjeux du forage peuvent se résumer en trois mots : qualité, qualité et qualité
Nicolas Meyer, gérant de Forem
Les forages géothermiques présentent certains risques environnementaux et économiques pouvant être évités, à condition d’être confiés à des professionnels soucieux de la qualité. Pour ceux qui doutent de cet enjeu qualitatif, le cas du village alsacien de Lochwiller est un cuisant rappel à la réalité. En effet, un forage réalisé sans autorisation y a mis en relation une couche d’eau souterraine avec une strate d’anhydrite qui s’est alors mise à gonfler. Le phénomène a entraîné des mouvements de terrain ayant fini par dégrader de nombreuses habitations (fissures, murs effondrés, sols inclinés). Il n’est donc pas toujours astucieux de chercher à faire des économies en négligeant la qualité.
Ce contre-exemple met en lumière la nécessité d’assurer l’étanchéité tout au long du puits foré. « Lorsque des couches sont mises en communication, les conséquences sont difficilement réversibles, souligne Nicolas Meyer, spécialiste du forage sur nappe. Ça peut être problématique quand des nappes superficielles, polluées par l’activité humaine, sont mises en contact avec des nappes plus profondes. Inversement, les eaux utilisées par la géothermie à grande profondeur peuvent être très corrosives, ce qui nécessite du reste le recours à des techniques élaborées de cimentation pour assurer l’étanchéité. Précisons que la généralisation des doublets garantit désormais la réinjection de ces eaux dans leur profondeur d’origine. Bien sûr, toutes ces avancées environnementales sont nécessaires, mais elles ne sont pas sans incidence sur les coûts de forage. »
Privilégier l’expérience
Pour certains, la tentation est grande de passer outre ces mesures de précaution, afin de tirer les prix vers le bas. Pourtant, il est opportun de rappeler aux maîtres d’ouvrage potentiels que l’intérêt de la géothermie sur nappe ne peut pas se mesurer à l’aune d’un retour sur investissement à court terme. Dans certains cas, il faut même savoir renoncer. Ainsi, grâce à sa double-casquette de bureau d’études et de foreur, Forem reprend systématiquement les études sur lesquelles un client fonde son projet. « Il apparaît parfois des problèmes de couches jaillissantes, de présence de fer ou encore de profondeur de forage mal estimée, expose Nicolas Meyer. Nous n’hésitons pas alors à informer le client que son installation n’aura pas le rendement attendu ou qu’un surcoût est à prévoir. »
Ce rôle d’assistance à maîtrise d’ouvrage est une des pierres angulaires de la Charte de qualité élaborée par le Syndicat des foreurs pour l’eau et la géothermie (SFEG), dont Forem est membre. En attendant une harmonisation des normes européennes, cette démarche garantit aux clients des forages réalisés dans les règles de l’art. « Face aux enjeux soulevés, on ne peut que conseiller de privilégier la qualité et l’expérience, conclut Nicolas Meyer ». Et de l’expérience, le foreur francilien, présent sur le marché depuis plus de 70 ans, en a à revendre !

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