Extension et revamping de sites biogaz : avoir une vision à 360° des solutions possibles, verde energy
Seedorf Énergies (Suisse) : un rendement amélioré jusqu’à 30 à 40 %
Dans l’Ain, le Gaec P2MN a piloté avec succès une extension en auto-construction
Olivier Heckel,
Consultant chez Verde Energy
Au fil des années de fonctionnement de leurs installations biogaz, les exploitants ont développé une expertise des plus utiles au moment d’envisager le revamping ou l’extension de leurs unités. Pour cela, ils peuvent aussi compter sur les conseils de leurs homologues, des constructeurs ou encore d’experts qui, comme Verde Energy, s’attachent à leur offrir une vision globale des solutions possibles. La preuve par l’exemple avec Olivier Heckel, Consultant au sein de l’entreprise Verde-Energy implantée en Alsace.
Les installations pionnières du biogaz peuvent désormais intégrer des solutions reprenant les dernières évolution de l’état de l’art. Avez-vous un exemple de revamping réussi ?
Je pense, par exemple, à Seedorf Énergies, implantée dans le canton de Fribourg en Suisse. Il s’agit d’une unité valorisant, chaque jour, jusqu’à 30 tonnes de fumier pailleux, dont l’intégration aux digesteurs était réalisée via un bol de mélange relié à deux vis d’incorporation. Or, ce système ne permettait pas une préparation optimale des matières solides, dans la mesure où il « ne cassait » pas suffisamment les fibres de cellulose pour rendre les matières organiques accessibles aux bactéries. Qui plus est, la faible capacité du tampon du bol nécessitait entre trois et quatre heures de manutention, réparties sur la journée.
Une fois le diagnostic posé, comment la situation a-t-elle été améliorée ?
Nous avons fait le tour de nos équipementiers pour finalement nous orienter vers une préparation des intrants, grâce à un broyeur THM Bio TQZ constitué d’une chambre de Broyage cylindrique dotée d’unrotor et de deux chaînes qui viennent frapper et déliter les fumiers.
Cet équipement est alimenté par une trémie-tampon qui décompacte et pèse les intrants convoyés. La manutention quotidienne s’en trouve réduite à 45 minutes, en une seule opération. Signe d’une bonne valorisation des matières, suite au revamping s’étant achevé en février 2023, le digestat contient moins de fibres de paille que précédemment.
Et qu’en est-il des gains de production ?
Entre l’amélioration de la préparation des intrants, la réduction des consommations électriques suite aux effets du broyage, ainsi qu’une moindre usure des pièces – comme les pompes et les agitateurs dans les digesteurs, l’exploitant a constaté une amélioration de 30 à 40 % du rendement global de son installation. La consommation d’énergie du système de préparation est donc largement plus que compensée par l’augmentation de la production d’énergie, ainsi que par la baisse de consommation électrique sur les autres postes. Sur le plan financier, on ne répètera jamais assez l’importance de la maîtrise des OPEX : sur ce plan, le broyeur BIO TQZ est sans équivalent en ce qui concerne la durée et le très faible coût des pièces consommables. Et à l’heure où de nombreux exploitants ont vu leur contrat d’achat d’électricité cassé par leurs fournisseurs, l’optimisation des consommations énergétiques est tout aussi fondamentale.
Les exploitants peuvent également bénéficier de solutions sur mesure dans le cadre de l’extension de leurs installations…
C’est le cas, par exemple, du Gaec familial P2MN, dans l’Ain, qui symbolise bien comment les « sachants » que sont les exploitants peuvent piloter avec succès une extension en auto-construction. Mis en service en 2014, ce site a progressivement été agrandi. L’exploitant a finalement voulu ajouter en 2022 un digesteur de 18 m dont il a choisi tous les équipements de process en ayant un double objectif : répondre à ses besoins spécifiques et réduire au maximum son investissement en s’adressant à des équipementiers en direct, via nos services. Ainsi, le nouveau digesteur intègre un concept d’agitation très efficace, composé de deux agitateurs lents à hélice de grand diamètre (1600 mm). Un autre choix pertinent concerne le transfert des digestats en sortie de cette nouvelle cuve : P2MN a en effet retenu la solution que nous lui avons proposée, à savoir une pompe centrifuge dilacératrice montée en ligne. Cette solution donne toute satisfaction : elle permet des débits élevés pour une consommation électrique minime, une très grande fiabilité, et les couteaux de dilacération permettent de travailler la matière en réduisant les fibres. Tous ces équipements proviennent de notre partenaire Paulmichl. Le GAEC P2MN a d’ailleurs complété récemment son process avec un séparateur de phases et une pompe de pré-fosse provenant de ce même équipementier. Le projet est tellement réussi que j’y envoie des clients et bureaux d’études pour y voir les équipements en exploitation. D’ailleurs, les visites de terrain sont, à mes yeux, essentielles pour les exploitants ou les personnes développant une unité de biogaz.
Pourquoi cela ?
Quand on se lance dans la construction d’une installation prévue pour durer plus de 20 ans, il est important de faire le tour de toutes les solutions disponibles sur le marché. À ce titre, j’observe qu’en Allemagne, les salons professionnels sont très fréquentés par les agriculteurs et les porteurs de projet, alors qu’en France, ces utilisateurs finaux sont malheureusement moins nombreux. Venir leur fournir de l’information pertinente est une des raisons d’être de Verde-Energy, et nous sommes très investis sur cette mission.