evolsys, Et si on valorisait les calories des évacuations de douche ou de baignoire ?
Récupération de l’énergie fatale sur les eaux usées : un procédé aussi simple qu’efficace
Jean Sobocinski, Gérant d’Evolsys,
Selon le test Recado du CSTB, entre 25 à 66 % de la chaleur peut être récupérée.
On le sait : l’énergie la moins chère est celle qui n’est pas consommée. Ensuite, viennent les énergies de récupération. Et parmi celles-ci, les calories présentes dans les eaux usées constituent un important gisement d’optimisation des projets de construction passive où, une fois tous les besoins énergétiques ayant été réduits, l’eau chaude sanitaire constitue la consommation la plus importante. Le point sur les solutions qui permettent de maîtriser ce poste de dépense avec Jean Sobocinski, Gérant d’Evolsys.
Quels sont les enjeux autour de la production d’eau chaude sanitaire dans un projet de construction passive ?
Sur de tels bâtiments, l’eau chaude représente 25 kWhep/m² de consommation par an, à comparer au maximum de 15 kWhep/m² annuels pour couvrir les besoins de chauffage. Au sein d’un bâtiment passif, cela représente près de 50 % des consommations énergétiques. Pouvoir réaliser des économies dans ce domaine constitue donc un enjeu majeur. Pourtant, les solutions qui le permettent restent globalement peu connues. C’est pourquoi nous n’en sommes pas uniquement distributeurs, le conseil tient aussi une place centrale dans les relations avec nos clients. Cela étant, au-delà de notre expertise, signalons que les technologies envisageables sont aussi efficaces que simples à mobiliser.
Et ces technologies, quelles sont-elles ?
Il s’agit de dispositifs permettant la récupération de l’énergie fatale sur les eaux usées de douche ou de baignoire, aussi bien dans une maison individuelle que dans le collectif et aussi bien dans le neuf que dans l’existant. Ils peuvent également être déployés au sein de centres aquatiques au niveau des douches et des dispositifs de renouvellement de l’eau des bassins. Schématiquement, le récupérateur est installé directement en aval de l’évacuation avec une mise en œuvre des plus simples à opérer : d’un côté, il se branche au tuyau d’évacuation et, de l’autre, au tuyau d’eau froide. À noter qu’il existe aussi des récupérateurs directement intégrés dans les receveurs de douche. La température de l’eau évacuée est environ de 35°C. Grâce à un échangeur à double paroi en cuivre, cette eau est refroidie et les calories ainsi récupérées permettent de préchauffer jusqu’à 30°C l’eau froide qui entre dans le mitigeur ou dans le ballon d’eau chaude, selon la configuration retenue.
Quels sont les économies potentielles ?
Selon des tests du CSTBa établi qu’entre 25 à 66 % de la chaleur pouvait ainsi être récupérée, en fonction des récupérateurs déployés. Aux Pays-Bas, des mesures sur site ont été menées au sein d’une résidence étudiante qui a vu ses besoins en eau chaude réduits de 40 % avec les solutions du fabricant néerlandais Counter Flow. Plus globalement, grâce à leurs performances, plusieurs des solutions que nous proposons peuvent être prises en compte par le logiciel PHPP dans le cadre de la conception d’un bâtiment passif. Les récupérateurs de chaleur sur eaux usées sont aussi de plus en plus recherchés dans le cadre des calculs réglementaires. Les gains qu’ils apportent varient généralement entre 3 et 15 kWhep/m² par an.
Et qu’en est-il des gains financiers ?
Nos récupérateurs offrent un ratio « euro investi / gain énergétique » imbattable. En fonction de la solution retenue, de l’énergie consommée, du nombre d’habitants et de leurs habitudes, le retour sur investissement varie de 2 à 6 ans. En termes de coûts de fonctionnement, les récupérateurs ne consomment pas d’énergie pour fonctionner. Ils s’inscrivent donc parfaitement dans une démarche de construction passive. Qui plus est, ces dispositifs – éprouvés depuis plus de 20 ans – sont low-tech et n’intègrent pas de pièces en mouvement, de vannes, d’auxiliaire ou d’électronique. Ils ne requièrent donc pas de maintenance, ni de pièces à changer. À la clé, une récupération d’énergie assurée sur toute la durée de vie du récupérateur qui est de 30 ans.