EUROPOLL : Des stations météo et un appareillage spécifique permettent de détecter des émissions à l’origine des mauvaises odeurs.
Rassurer les riverains grâce au contrôle du biogaz et de l’air
« Les choses peuvent se faire en bonne intelligence avec les riverains, quand ils sentent un sérieux dans l’appréhension des sujets »
Vérifier la qualité du biogaz par des analyses précises in situ et surveiller étroitement la qualité de l’air, permettent de rassurer les riverains sur la sécurité qui entoure un projet de méthanisation. Hélène Ducel de la société Europoll spécialisée dans ce type de contrôle conseille d’anticiper la recherche d’informations par la réalisation d’études, afin de communiquer de façon transparente et régulière avec le voisinage.
Interview d’Hélène Ducel de la société Europoll
Comment contrôlez-vous la qualité du biogaz ?
Pour vérifier la qualité du biogaz, nous utilisons nos camions laboratoires aménagés qui permettent d’intervenir in situ. Nos analyseurs embarqués et nos prélèvements déterminent les concentrations en gaz permanents (CH4, le CO2, O2, N2, H2) et les siloxanes. C’est un paramètre important, car en brûlant, ces siloxanes produisent de la silice qui endommage les moteurs. Le biogaz doit donc être traité. Nous intervenons pour contrôler l’efficacité des traitements par des prélèvements en amont et en aval, et, également, dans le cadre d’études, pour identifier différents composés, notamment les composés organiques volatiles halogénés, car ils contiennent du chore, du fluore et des siloxanes. Nos bancs de prélèvement sont capables d’appréhender différents types de familles chimiques.
Il nous arrive aussi de sous-traiter des échantillons à des partenaires dans le cadre d’une activité de bureau d’études.
Pourquoi est-il également important de surveiller la qualité de l’air ?
Il faut surveiller la qualité de l’air pour rechercher des composés issus de la combustion comme des polluants de type dioxyde de souffre ou des polluants classiques comme le monoxyde de carbone. Cette surveillance est également nécessaire en raison d’émissions fugitives qui se produisent parfois sur les plateformes de production de biogaz. Elles sont souvent à l’origine des mauvaises odeurs. Nos études vérifient que les émissions sont conformes, en termes de concentration, aux valeurs imposées par les arrêtés préfectoraux. Sur certains composés comme l’hydrogène sulfuré, toxique à faible concentration, elles donnent un verdict par rapport à un seuil de référence.
Pourquoi recherchez-vous aussi les fuites de méthane ?
Qui dit moins de fuite, dit moins d’impact. Avec une fuite, vous libérez, dans l’atmosphère, des composés, dont l’hydrogène sulfuré qui peut émettre des odeurs ou des produits toxiques. Nos stations météo et nos appareils détectent les concentrations que nous corrélons à la direction du vent.
Quels conseils pourriez-vous donner aux porteurs de projets et exploitants dans leur communication avec les riverains ?
Je leur suggérerais de prendre les devants, de ne pas hésiter à lancer des études pour bien connaître l’environnement de leur exploitation. Les choses peuvent se faire en bonne intelligence, quand les riverains sentent un sérieux dans l’appréhension des sujets. Si un impact sur la qualité de l’air a été mesuré, mais qu’une action corrective est menée, on peut sauver la relation. Il ne faut pas attendre que la situation empire.
Europoll