Établissements de santé. L’incontournable connexion aux réseaux de chaleur

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Établissements de santé. L’incontournable connexion aux réseaux de chaleur

La décarbonation des établissements de santé est en marche. Soumis à différentes contraintes, financières, réglementaires et sociétales, les établissements de santé sont confrontés à la nécessité de diminuer leurs consommations énergétiques. La connexion à un réseau de chaleur est une solution qui leur permet en effet d’optimiser leurs consommations, de lisser leur tarif énergétique, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de défendre la production d’énergies locales. 

 

Le secteur de la santé représente 8 % des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que 2 % de la consommation nationale d’électricité. Sans compter les 400 à 1200 litres d’eau consommés chaque jour par patient hospitalisé. Pour répondre aux enjeux d’exemplarité en matière d’empreinte environnementale, les établissements publics de santé doivent eux aussi s’investir dans la diminution de  leurs émissions de CO2 par le biais de projets de transformation. 50 propositions Le secteur de la santé représente 8 % des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que 2 % de la consommation nationale d’électricité. Sans compter les 400 à 1200 litres d’eau consommés chaque jour par patient hospitalisé. Pour répondre aux enjeux d’exemplarité en matière d’empreinte environnementale, les établissements publics de santé doivent eux aussi s’investir dans la diminution de leurs émissions de CO2 par le biais de projets de transformation. 50 propositions en faveur de la transformation écologique du système de santé ont été émises en novembre 2023 par la FHF, Fédération Hospitalière de France, permettant à la fois de mettre en lumière et de diffuser les bonnes pratiques. « La consommation d’énergie est un des points saillants de ces propositions », reconnaît Rudy Chouvel, chargé de mission Transition écologique en santé à la FHF. « Nombreux sont les établissements de santé à avoir intégré des réseaux de chaleur urbain. Je peux citer notamment Clermont-Ferrand, Toulouse, Orléans, Lyon, Caen, Strasbourg, Tours, Brest, Rouen, Poitiers pour les établissements universitaires, ainsi que Moulins, Corbeil-Essonnes, Saint-Affrique, Perpignan et Valence ». Les économies atteignent alors plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros par an. « Pour les collectivités, intégrer un établissement public de santé est un atout car il permet de faire valoir une solvabilité de l’installation en raison de sa grande consommation », explique Rudy Chouvel. En face, l’impact sur les émissions de CO2 est palpable. Le CHU de Clermont-Ferrand, qui compte trois sites éclatés au sein de l’agglomération, a vu son site Sud raccordé au réseau de chaleur urbain début 2024. « Si nous avons encore du travail à faire sur certaines thématiques liées à l’environnement, la connexion aux réseaux de chaleur est devenue un réflexe pour l’ensemble des établissements de santé », ajoute le chargé de mission. Après un investissement compris  d’environ quelques centaines de milliers d’euros selon les villes pour le raccordement des bâtiments hospitaliers (réseaux internes et échangeurs), les établissements de santé peuvent miser sur des économies pouvant dépasser le million d’euros par an. « Avec toutes les incertitudes associées sur le prix du gaz dans dix ans », reconnaît Rudy Chouvel. ont été émises en novembre 2023 par la FHF, Fédération Hospitalière de France, permettant à la fois de mettre en lumière et de diffuser les bonnes pratiques. « L’eau chaude sanitaire est un des points de ces propositions », reconnaît Rudy Chouvel, chargé de mission en transition écologique et santé à la FHF. « Nombreux sont les établissements de santé à avoir intégré des réseaux de chaleur urbain. Je peux citer notamment Clermont-Ferrand, Toulouse, Orléans, Lyon, Caen, pour les établissements universitaires, ainsi que Moulins et Valence ». Les économies atteignent alors plusieurs centaines de milliers d’euros. « Pour les collectivités, intégrer un établissement public de santé est un atout car il permet de faire valoir une solvabilité de l’installation en raison de sa grande consommation », explique Rudy Chouvel. En face, l’impact sur les émissions de CO2 est palpable. Le CHU de Clermont-Ferrand, qui compte trois sites éclatés au sein de l’agglomération, a vu son site Sud raccordé au réseau de chaleur urbain début 2024. « Si nous avons encore du travail à faire sur certaines thématiques liées à l’environnement, la connexion aux réseaux de chaleur est devenue un réflexe pour l’ensemble des établissements de santé », ajoute le chargé de mission. Après un investissement compris entre 600 000 et 700 000 euros pour le raccordement des bâtiments hospitaliers (réseaux internes et échangeurs), les établissements de santé peuvent miser sur des économies de l’ordre de 1 à 1,5 M€ par an. « Avec toutes les incertitudes associées sur le prix du gaz dans dix ans », reconnaît Rudy Chouvel. 

 

La connexion au réseau de chaleur réduit l’empreinte carbone 

Opérateur dédié aux énergies locales, Idex conçoit, développe, finance, construit, e et exploite des infrastructures énergétiques locales et bas carbone de fourniture de chaleur et d’électricité. Son ambition est d’adresser la décarbonation à la fois des territoires, des industriels, des bâtiments qu’il s’agisse de résidentiel, de tertiaire ou de bâtiment publics. Cliniques privées, hôpitaux publics, Ehpad et maisons de retraites sont ainsi directement concernées par les projets d’Idex. « Le domaine de la santé représente 80 M€ de chiffre d’affaires par an, sur les 3 2,3 Mrd€ réalisés par Idex », commente Arnaud Couliou, responsable commercial national dédié à la Santé, qui propose des solutions de performance énergétiques adaptés. « Pour répondre à une équation complexe d’un point de vue financier et réglementaire, la connexion au réseau de chaleur permet non seulement une continuité de service mais assure également la réduction de l’empreinte carbone de l’établissement ». En effet, les réseaux de chaleur sont alimentés en moyenne à 66% par des énergies renouvelables et et de récupération : biomasse, chaleur fatale, géothermie, usine de valorisation énergétique. « Le réseau de chaleur apporte une performance supplémentaire à un schéma de production plus efficient », assure Arnaud Couliou. Il permet en effet de s’émanciper de l’envolée des prix du gaz et de l’électricité en bénéficiant d’un tarif davantage équilibré. Et de s’appuyer sur des emplois locaux, non délocalisables. 

 

Massifier la distribution de chaleur

« Il existe aujourd’hui 950 réseaux de chaleur et de froid en France, dans les grandes métropoles et les grandes agglomérations. Les établissements de santé y sont souvent raccordés », indique Nicolas Daniel, Directeur Stratégie et Marketing du groupe Idex. « Le réseau de chaleur a cette capacité de massifier la distribution de chaleur et de décarboner plus largement les usagers », précise-t-il. Mais il faut désormais s’attaquer aux petits réseaux. L’Ademe accompagne financièrement les études concernant la création de réseau de chaleur au sein des villes de moins de 50 000 habitants. Piscines, écoles, HLM et établissements de santé sont ainsi identifiés parmi les bénéficiaires de ces nouveaux réseaux de chaleur. D’ailleurs, le centre hospitalier de Moulins dans l’Allier (65 000 habitants dans l’aire urbaine) est raccordé sur le réseau de chaleur de l’agglomération. Tout comme l’établissement de Valence, 60 000 habitants également. « Pour réussir à atteindre les ambitions de décarbonation de 2030, il faudrait réussir à créer deux réseaux de chaleur par département et par an dans les six prochaines années », note Nicolas Daniel. Idex vient justement de signer la création d’un réseau avec la ville d’Agen, qui compte environ 80 34 000 habitants. Outre les réseaux de chaleur, Idex accompagne les établissements de santé dans l’ensemble de leur stratégie d’optimisation énergétique. Cela passe aussi par des équipements performants en terme d’économies d’énergie, comme la  première thermofrigopompe inaugurée au CHU d’Amiens, ou la production d’électricité renouvelable, comme la solarisation des parkings de l’hôpital d’Evreux par le biais d’ombrières équipées de bornes de recharge pour véhicules électriques. 

 

Optimiser le foncier et la facture d’énergie

Le syndicat professionnel des métiers de l’énergie solaire renouvelable, Enerplan, qui compte 400 entreprises adhérentes, accompagne lui aussi le mouvement général des établissements de santé vers sa décarbonation. Notamment par le biais de son initiative SoCol (Solaire Collectif) qui vise à généraliser l’eau chaude sanitaire solaire dans les bâtiments collectifs en accélérant les projets grâce à ses compétences en matière d’ingénierie. « Durement touchés par la crise de l’énergie, les hôpitaux s’inscrivent aujourd’hui dans une dynamique en faveur de l’autoconsommation électrique solaire ou la chaleur solaire pour leur eau chaude sanitaire », indique Richard Loyen, délégué général d’Enerplan. Les obligations de solarisation des parkings d’une surface de plus de 1 500 m2 poussent les établissements de santé à s’équiper d’ombrières photovoltaïques. « Cela participe d’une optimisation du foncier et de la facture d’énergie », reconnaît Richard Loyen. Avec des entreprises tierces investisseurs, des équipements sont ainsi mis à disposition des établissements de santé, qui paient un loyer au prorata de la quantité d’électricité utilisée. « Cette solution leur permet de ne pas investir leurs fonds propres mais de se consacrer à leurs bâtiments et équipements », indique Richard Loyen. Le recours au solaire thermique afin de répondre aux besoins d’eau chaude sanitaire complète les solutions de décarbonation. « Un Ehpad du Var est sorti du fioul en investissant dans une chaudière bois énergie complétée d’un équipement solaire thermique pour l’eau chaude sanitaire », explique-t-il. Couplé à une pompe à chaleur et à une solution de stockage géothermique de la calorie abondante estivale pour l’utiliser en saison hivernale, l’établissement est ainsi équipé à 100 % en énergie renouvelable. Une blanchisserie inter hospitalière dans le Morbihan a également été équipée d’une centrale solaire thermique de 320 m2 pour 220 kw de production énergétique afin de remplacer 40 % de sa consommation de gaz. Si la technologie des capteurs solaires thermiques est éprouvée et durable, les économies de CO2 s’inscrivent elles aussi sur le temps long. Autant de solutions accompagnées par les membres d’Enerplan, qui répondent également aux besoins d’études et de financement, soutenus par l’Ademe. « Le fonds chaleur de l’Ademe et le contrat de performance énergétique global facilitent les prises de décisions et les investissements », reconnaît Richard Loyen. « Désormais, les économies payent les investissements ». 



« Pour réussir à atteindre les ambitions de décarbonation de 2030, il faudrait réussir à créer deux réseaux de chaleur par département et par an dans les six prochaines années »