Emanations de biométhane : une détection au ppm, grâce à la spectroscopie laser
La fuite la moins pénalisante est toujours celle qui a pu être évitée.
La détection des émissions de méthane est importante sur les installations biogaz et, plus particulièrement, sur les unités en injection. Cette détection peut notamment s’opérer, grâce à une technologie laser, comme l’explique Alan Vidal, Directeur général de Gazomat.
Interview
Alan Vidal,
Gazomat
Quels sont les enjeux en termes de détection de fuites de biométhane sur une installation biogaz ?
Tout d’abord, rappelons que le méthane est 25 fois plus impactant que le CO2, en termes d’effet de serre. Sa détection peut être curative ou préventive. Précisons, toutefois, que les sites en injection sont encore récents. La dimension curative y est donc limitée. Le monitoring préventif permet, quant à lui, de s’assurer du rendement optimal de l’installation. Il permet aussi de prouver l’absence de fuite aux instances de contrôle, en sachant que la réglementation a vocation à se renforcer sur ce plan.
La surveillance des émissions peut s’effectuer, grâce à la spectroscopie laser qui mesure la plus infime présence de méthane, du sub-ppm jusqu’au 100% volume Gaz. Disponible en version portative ou fixe, cette technologie peut être 100 % sélective au méthane pour éviter les interférences avec d’autres molécules. Elle peut aussi être multigaz, ce qui permet le contrôle des opérations d’abattement du CO2, de l’O2 ou du H2S, avant injection du biométhane.
En quoi la spectroscopie laser se distingue-t-elle d’autres technologies ?
Avec elle, il n’y a pas de risque d’altération de la mesure, car la source du faisceau laser est isolée du milieu agressif, à la différence des détections reposant sur une analyse chimique. Elle présente donc une grande durée de vie. Les retours d’expérience permettent de constater que nous dépassons largement 10 ans. Par ailleurs, la spectroscopie laser fonctionne avec une très faible énergie embarquée. La technologie laser, c’est indéniablement la sécurité et la performance et ce, d’autant plus, lorsque les instruments sont ATEX et IECEx, ajoute Christophe DURR, Directeur des Ventes EMEA de GAZOMAT.
Comment s’articule la détection d’une fuite et le déclenchement d’actions correctrices ?
En premier lieu, l’historique des données sur un temps long permet de dégager des informations clés, dans une perspective de maintenance ou de contrôle qualité de la production. La traçabilité de détection se
doit aussi d’être immédiate.
C’est pourquoi, afin de permettre à l’exploitant d’assurer un suivi réactif de son installation, nous avons développé une solution de recherche de fuite, intégrant une appli smartphone, une application Web et des instruments communicants.
Celle-ci permet notamment la géotraçabilité des mesures, un interfaçage avec un SIG et une plateforme de gestion des données, elle-même adossée à un serveur. Elle permet aussi l’envoi automatique d’alertes ou de pré-alertes pour parer, voire anticiper les dysfonctionnements. La fuite la moins pénalisante est toujours celle ayant pu être évitée…
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