Effluents d’élevage : une chaîne logistique maîtrisée pour une méthanisation réussie
Des équipements dont la conception simple facilite l’exploitation au quotidien.
David Allamigeon,
Commercial méthanisation,
CRD
Les effluents d’élevage peuvent être méthanisés pour produire du biogaz. Comment peut-on optimiser cette valorisation ?
Un point-clé d’une méthanisation réussie est la maîtrise de la chaîne logistique des effluents, depuis les bâtiments d’élevage jusqu’à l’épandage en champs, en passant par le méthaniseur. En amont et en aval de ce dernier, les transferts de matières sont réalisés, grâce à des équipements éprouvés dans les fermes, depuis des décennies : racleurs à lisier, évacuateurs, séparateurs de phase, pompes, etc.
L’enjeu est de savoir adapter tous ces équipements à la nature et à la quantité des intrants mobilisés. C’est pourquoi
chaque projet doit faire l’objet d’une étude individuelle : il n’y a pas de solution standard. Par exemple, nous avons
accompagné un éleveur de vaches dans la Manche pour la construction d’une cogénération de 210 000 kWe, depuis les études jusqu’à la mise en service.
Les effluents de son exploitation sont mélangés à des inter-cultures et de l’ensilage dans une préfosse. Le digesteur réceptionne ainsi des matières homogénéisées, sans corps étrangers et au pouvoir méthanogène maximisé.
« Il n’y a pas de solution standard, chaque projets fait l’objet d’une étude individuelle »
Vous parliez des solutions éprouvées en amont et en aval du digesteur. Qu’en est-il de celui-ci ?
Nous sommes aux côtés des éleveurs depuis près de 30 ans. Nous avons donc opté pour des équipements dont la conception simple facilite l’exploitation au quotidien.
Concernant le digesteur, nous avons choisi un système doté d’un réseau de chauffage intégré dans les murs. Avec ses parois lisses, il nécessite une moindre énergie pour le brassage. Le nettoyage s’en trouve aussi facilité. Sur le plan d’un quotidien simplifié, notre solution « clé en main » permet aussi à l’exploitant d’avoir un interlocuteur unique, tout au long de son projet. Ce parti pris séduit : nous avons quatre installations en service, sept en construction – dont nos deux premiers projets en injection de biométhane, en Bretagne – et une vingtaine de dossiers en développement.
Pour tous ces projets, nous accompagnons nos clients sur les aspects techniques, mais aussi financiers et administratifs.
Sur le plan financier, justement, les banques ont longtemps été frileuses au sujet du biogaz. Est-ce encore le cas ?
Non : avec les nombreux retours d’expérience positifs, la méthanisation a démontré qu’elle était économiquement
viable, quand elle était déployée dans les règles de l’art.
Pour s’en assurer, les banques ont désormais leurs propres ingénieurs qui évaluent la valeur technique et financière d’un projet. C’est une bonne chose, puisque tout le monde parle le même langage autour de la table.
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