Une unité de méthanisation produit du biogaz en digérant de la biomasse. Ce processus génère un sous-produit, composé de matières organiques, de minéraux et d’eau. La gestion de ce digestat constitue à la fois une opportunité – transformer un déchet en engrais – et une contrainte : stocker d’imposants volumes sur de longues périodes. Pour améliorer ces conditions de stockage, des traitements permettent d’éliminer la partie liquide du digestat. Le but ? En réduire le volume. Or ces techniques, pouvant s’avérer coûteuses, ne sont pas encore largement adoptées.
Selon l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France, 60 % du digestat de ses adhérents partent en épandage. Comme évoqué précédemment, cette filière suppose de disposer de grands réservoirs de stockage – souvent réalisés en béton –, dont le coût de construction n’est pas toujours appréhendé à sa juste hauteur. « En général, un agriculteur qui se lance dans la méthanisation ne construira qu’une seule installation, observe Lionel Le Maux, Président de Biogaz Vallée, cluster français de la méthanisation. Si cette construction est trop chère, il sera impossible d’en amortir le coût sur les suivantes. Or, en termes d’investissement, une cuve béton représente une dépense conséquente. »
Ne pas réinventer la roue
Sur les aspects financiers du stockage, il existe un compromis entre le traitement du digestat et le béton : les poches souples. « Que cela soit pour les réservoirs, les agitateurs, les moteurs ou encore d’autres composantes d’un site de méthanisation, des industriels proposent déjà des solutions qui peuvent être transposées au biogaz, souligne Lionel Le Maux. Il n’est donc pas nécessaire de réinventer la roue. C’est d’ailleurs pour cela que notre cluster organise des rencontres d’affaires entre porteurs de projets et industriels. »
Parmi les entreprises qui peuvent trouver un relais de croissance dans la méthanisation, les fabricants de poches souples – solutions éprouvées dans de nombreux secteurs d’activités – ont ainsi une belle carte à jouer. « Les bureaux d’études se montrent très intéressés par ces réservoirs qui offrent une alternative économique aux cuves béton, confirme Bernard Bouillé, Gérant d’ABL Distribution. »