Des maisons économes en énergie grâce à des fenêtres passives
La menuiserie. Elément clé de la maison passive
Découvertes en Allemagne dans les années 2000, les menuiseries passives s’invitent dans les constructions hexagonales de haute performance et vont prendre de l’ampleur à l’heure de la RE 2020. Conçues et développées Outre-Rhin mais fabriquées sous licence en France, ces menuiseries doivent permettre de gagner en confort d’habitat été comme hiver. Les Menuiseries André, à Chavannes dans la Drôme, ont été les premiers en France à fabriquer des menuiseries certifiées passives en 2007. Aujourd’hui, les fenêtres passives représentent 75 % de leur activité.
Entretien avec Jacques André, gérant issu de la 5è génération de dirigeants des Menuiseries André.
« La fenêtre est un élément extrêmement important de la construction d’une maison passive. »
Qu’est-ce qu’une fenêtre passive ?
Une fenêtre passive doit être ultra performante d’un point de vue thermique et énergétique. Dotée d’un triple vitrage, elle est composée d’une structure en bois habillée d’aluminium par l’extérieur. Le cadre est isolé pour atteindre un meilleur niveau de performance. En revanche, l’aluminium étant un fort conducteur d’énergie, il faut le doser aux bonnes proportions pour éviter les ponts thermiques. Nos fenêtres atteignent une valeur inférieure à celle imposée par l’Institut de la Maison Passive Allemande : Uw < 0,64 W/(M2K) contre Uw < 0,80 W/(M2K). Pour autant, elles sont dotées d’un bon apport solaire grâce à une plus grande surface vitrée. Le cadre y est plus fin de 3 cm par rapport aux fenêtres ordinaires. L’étanchéité à l’air, prévue dès la conception et lors de l’installation, est aussi importante pour la fenêtre passive.
Comment cette fenêtre passive s’inscrit dans le concept de Maison Passive ?
La fenêtre est un élément extrêmement important de la construction d’une maison passive. Elle doit permettre de réduire au minimum les besoins en chauffage, en dessous de 15 Kw/h/m2/an, quand la RT 2012 impose 50 Kw/h/m2/an. La fenêtre est ainsi primordiale pour atteindre ce besoin. D’une part parce qu’elle permet de chauffer de manière passive la maison, en hiver, par l’apport de chaleur des rayons du soleil. Et d’autre part, parce qu’elle permet de réduire le besoin en climatisation l’été grâce une bonne isolation intérieure. La fenêtre passive permet la fraîcheur en été et la chaleur en hiver, pour obtenir une température constante qui n’excède pas 25° en été et qui ne descend pas en-dessous de 20° l’hiver. En fonction des régions, les Maisons Passives privilégieront les surfaces vitrées plein Sud, réduiront les ouvertures au Nord. Les apports à l’Est et à l’Ouest prendront en compte des systèmes occultants afin d’éviter les surchauffes le matin et le soir. Dans certains territoires largement ensoleillés, on pourra également installer des brises soleil, des casquettes, des végétaux ou des pergolas pour davantage d’ombrage en été sans interrompre l’apport de lumière et de rayonnement solaire en hiver.
Où en est le marché des Maisons Passives ?
Il y a une réelle montée en puissance de ce marché, qui reste encore un marché de niche. Avec la RE 2020, les maisons passives vont forcément se développer encore. Les performances énergétiques de l’habitat ne vont plus beaucoup évoluer désormais, mais la prochaine étape reste le bâtiment passif et le bilan carbone des constructions. Après la maison individuelle, la maison passive intéresse les promoteurs immobiliers, les bailleurs sociaux et les bâtiments tertiaires. Si nous avons été les premiers en France à avoir distribué puis fabriqué des fenêtres certifiées passives, en 2006 puis 2007, nous avons aujourd’hui de plus en plus de concurrence dans ce domaine. Les fenêtres passives répondent en effet à un marché important, dans le neuf et la rénovation. Notre capacité à répondre par de petites séries à des menuiseries sur-mesure continue de faire la différence.