Créée en 2008, France Datacenter est une association professionnelle qui a pour mission de regrouper et de fédérer l’ensemble des acteurs de l’écosystème datacenter en France. Avec pour objectif de construire et de valoriser une filière française performante et responsable, l’organisation compte aujourd’hui 115 adhérents parmi lesquels les principaux grands groupes, PME, TPE, ETI et startups qui conçoivent, construisent et exploitent les datacenters sur tout le territoire français.
Pouvez-vous nous présenter les mission et rôle de l’association ?
Les objectifs de France Datacenter sont multiples. Premièrement, l’association a pour but de favoriser les échanges sur les meilleures pratiques pour stimuler l’innovation dans la filière et renforcer la résilience des infrastructures numériques. Une autre mission est également de mieux faire connaître la filière auprès des acteurs publics, tels que le gouvernement, les ministères, les parlementaires ou encore les collectivités, mais également auprès du grand public. En effet, l’association compte aujourd’hui 14 groupes de travail qui se consacrent à l’étude de sujets clés pour le développement de la filière, autour de la récupération de la chaleur fatale, de l’Intelligence Artificielle ou encore autour des enjeux de sécurité au sein des datacenters. Un travail de recherche et d’analyse essentiel qui débouche sur la publication de livres blancs sur les enjeux de la filière.
Cependant, au-delà d’une mission pédagogique, France Datacenter a également pour mission de représenter l’ensemble des acteurs de la filière auprès des décideurs politiques et les interpeller sur des sujets d’intérêt commun. Finalement, construire des positions collectives pour une filière forte et unie constitue une autre mission fondamentale de l’association.
Pouvez-vous nous rappeler la consommation énergétique des datacentres en France ?
L’Agence Internationale de l’Energie montre que la consommation mondiale des data centers s’établissait à 250 TWh en 2010, elle se stabilise désormais aux alentours de 200 TWh et devrait stagner dans les prochaines années.
Quelles sont les pistes selon l’association à explorer pour rendre les datacentres moins énergivore ?
Un datacenter consomme de l’énergie pour répondre à ses besoins et on estime que cette consommation correspond à environ 50 % des coûts d’exploitations pour les entreprises de la filière. Moins il consomme d’énergie, plus son activité est profitable et pérenne. Le datacenter est donc par essence incité à l’efficacité énergétique.
Aujourd’hui, grâce à de nombreuses innovations technologiques, à l’Intelligence Artificielle et au développement de l’éco-conception, de nouvelles pratiques alternatives sont étudiées et mises en œuvre afin d’accroître l’efficacité énergétique des datacenters. Une efficacité énergétique qui est notamment mesurée par le PUE (Power Usage Effectiveness).
Des pratiques alternatives permettant de réduire la consommation énergétique des datacenters :
- Développement d’équipements plus résistants à la chaleur
- Système de refroidissement des datacenters innovants et plus performants : Développement de pratiques telles que le free-cooling, utilisation d’une technologie Turbocor.
- Séparation des couloirs d’air chaud et d’air froid.
- Récupération de la chaleur fatale produite par les datacenters pour chauffer des réseaux urbains tels que des logements, des piscines ou encore pour des process industriels.
Quels sont les solutions ou rôles que les énergies renouvelables peuvent apporter ?
La filière s’est engagée dans la cadre du Climate Neutral Data Centre Pact[1] afin de répondre aux objectifs du Green Deal et de la stratégie européenne pour la donnée. Les datacenters dans l’Union Européenne atteindront la neutralité carbone en 2030, soit avec 20 ans d’avance sur le calendrier au niveau de l’Union (2050). La filière, au niveau européen, vise 100 % d’énergies renouvelables avant fin 2030.
Quelques exemples de solutions développées par des acteurs de la filière datacenter :
- Les panneaux photovoltaïques : par exemple, un de nos adhérents propose, sur le plan énergétique, l’installation d’une ferme photovoltaïque de 250 kWc qui permet d’autoproduire 3% des consommations globales d’un des sites.
- Utilisation de la nappe phréatique pour obtenir un PUE cible inférieur à 1,2. L’eau de la nappe refroidit la boucle d’eau des systèmes de climatisation avec un régime d’eau 15-20°C[2] .
[1] https://www.climateneutraldatacentre.net/
[2] Livret de Bonnes pratiques environnementales, France Datacenter, p40
