Conditionair, filtration, température, hygrométrie… maîtriser l’ensemble des paramètres de la qualité de l’air
Du traitement de l’air dépendent la sécurité et la santé
Entretien avec Serge Bresin, gérant.
Blocs opératoires, chambres stériles et chambres de patient
obéissent chacun à une façon différente
de faire le traitement de l’air
En établissement de santé, la qualité de l’air contribue à la santé et la sécurité des personnels et des patients. Les blocs opératoires, les chambres stériles et les chambres conventionnelles sont les trois types de lieu où il faut apporter une réponse adaptée avec un traitement d’air efficace et sûr. Spécialiste de la maîtrise de la contamination aéroportée, notamment en milieu hospitalier, Conditionair mise sur une filtration économe en énergie.
Quelles sont les problématiques rencontrées par les établissements de santé en matière d’air intérieur ?
Les hôpitaux comptent trois espaces distincts, avec trois façons de faire différentes. Pour les blocs opératoires, la réglementation prévoit plusieurs niveaux de risque. Pour les chambres stériles, réservées aux patients immunodéprimés, un sujet délicat dont la technicité peut porter atteinte à la vie des patients, le traitement d’air est élaboré avec les outils techniques de la norme 14644-1 sur les salles propres. Quant aux chambres des patients, elles sont traitées en appliquant la réglementation sur la ventilation des logements. Là, le risque de contamination par l’air est plus important ! La réglementation appliquée n’est pas suffisante pour ce type d’application. Aux États-Unis, les filtres HEPA et les lampes UV sont préconisés par l’ASHRAE pour assainir l’air. En France, nous sommes très en retard sur cette question.
Quelles sont les solutions qui peuvent être apportées ?
En l’occurrence, le traitement de l’air ne suffit pas à garantir la santé et la sécurité des patients. Là où il y a un nombre important d’intervenants (infirmiers, aides-soignants, médecins, chirurgiens, et leurs vêtements) … il y a un risque de transmission de bio-contaminants. La mission du traitement de l’air est de réduire ce risque au maximum. La filtration peut éliminer les contaminants véhiculés par l’air, avec une efficacité de 99 % des particules de 0,5 à 5 microns. Cela fonctionne un peu comme une chimiothérapie pour un malade du cancer : le procédé retire toutes les particules, toutes les bactéries mortes ou vivantes qui pourraient se trouver dans l’air. Et dans un contexte où les établissements de santé sont conçus pour être de plus en plus grands, avec une centralisation des moyens et des utilités, le risque en cas de défaillance augmente notablement. Et en plus, les bactéries deviennent de plus en plus résistantes.
La température et le niveau d’humidité jouent-ils un rôle dans la qualité de l’air d’un établissement de santé ?
En effet, la température d’un bloc opératoire dépend du process chirurgical. La température peut être abaissée pour tel ou tel acte. L’hygrométrie a également son importance dans la prolifération des bactéries. Un minimum d’humidité permet d’éviter l’électricité statique. Car une particule contaminante peut aller s’accrocher dans un lieu où il y a de l’électricité statique. Avec la ventilation « double flux » on dispose d’un moyen pour « diluer » l’air et ses contaminants tout en améliorant le bilan énergétique. Le défi de demain, c’est celui des fournisseurs de filtres et de ventilateurs, qui doivent être aussi efficaces et moins gourmands en énergie. Ce serait un bon moyen de réaliser de substantielles économies de fonctionnement.