Cogénération : la rentabilité, ça se construit dans la durée
Le biogaz peut être valorisé via différentes technologies. Parmi elles, les moteurs à cogénération d’électricité et de chaleur qui constituent l’utilisation standard du biogaz, en France. A la clé, un rendement de production énergétique de près de 85 % (35 % en électricité et 50 % en chaleur). Atteindre de tels résultats suppose une disponibilité maximale des installations…
Moteurs biogaz : maintenance et lubrification sont les deux mamelles du rendement
Des machines et des consommables sous étroite surveillance
« Grâce à un entretien suivi, des moteurs atteignent 99 % de disponibilité. »
Sur un site de méthanisation en cogénération, les rendements reposent sur de nombreux paramètres, dont la disponibilité du moteur biogaz qui est primordiale. De façon optimale, cet équipement doit fonctionner plus de 8 000 h par an, soit moins de 10 % de temps d’arrêt. Avec des moteurs robustes, conçus pour fonctionner avec des gaz acides comme le biogaz, de tels ratios sont loin d’être une exception – des moteurs atteignent jusqu’à 99 % –, mais ils supposent un entretien suivi des installations.
« La maintenance est l’élément-clé de la rentabilité et de la sécurité sur un site de cogénération, explique Eric Hunaut, Président de Chaplain Energie. Elle suppose une bonne connaissance des moteurs et de tous les sous-équipements installés. Des maîtres d’ouvrage privilégient ainsi des prestataires qui assurent un suivi depuis la conception de leur site, jusqu’à la maintenance, en passant par l’installation et la mise en service. Le mainteneur peut aussi former les personnels d’exploitation à la conduite des équipements. »
Dans les faits, la maintenance – préventive et/ou corrective – fait généralement l’objet d’un contrat qui fixe divers objectifs : taux de disponibilité, puissances électriques et thermiques fournies, consommations, délais d’intervention, disponibilités de pièces détachées, suivi à distance, assistance téléphonique, etc. Conçu sur mesure pour définir les prestations les plus adaptées aux besoins propres à chaque site, un contrat de maintenance sécurise l’exploitant, puisqu’en cas de panne, l’intervention du technicien se fera dans des délais garantis. Un contrat pris dans la durée permet de lisser les coûts de maintenance. Cela permet aussi de ne payer que ce qui est prévu dans le contrat.
Outre les machines, les consommables vont également impacter le rendement de la cogénération. Parmi eux, l’huile moteur. « Sur un site de méthanisation, la lubrification du moteur est d’autant plus importante que le biogaz est plus acide que le gaz naturel, sans compter que sa composition chimique peut évoluer dans le temps, en fonction des intrants utilisés, explique Vianney Fort, Sales & Business Development Manager chez Chevron. L’enjeu est donc double : choisir une huile adaptée au biogaz valorisé et, ensuite effectuer le suivi des bains d’huile, au fil de l’exploitation, pour s’assurer de ses performances et préserver ainsi la durée de vie du moteur. » Il en va des cogénérateurs biogaz comme bien des choses : il vaut mieux prévenir que guérir.