Climalife Dehon, économie circulaire, éco-efficacité, performance énergétique
L’impact du choix des fluides frigorigènes sur le climat
Le dérèglement climatique n’est plus une utopie. L’actualité de cet été le prouve, le réchauffement climatique est enclenché. Aussi, dans l’industrie comme ailleurs, le choix de fluides frigorigènes doit participer à réduire les consommations énergétiques mais aussi à diminuer l’impact environnemental et les émissions de CO2. Formulateur de solutions innovantes et éco-efficientes pour l’industrie, Climalife Dehon s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire au service de l’efficacité énergétique.
Entretien avec Delphine Martin, Global Marketing Manager
« Le choix d’un fluide frigorigène doit répondre à une approche globale prenant en compte les émissions de CO2, les coûts de fonctionnement et les coûts de maintenance. »
Quelles sont les tendances du marché des fluides frigorigènes ?
La réglementation actuelle encourage, voire impose, aux installateurs et acteurs de la chaîne du froid de mettre en œuvre des solutions à très faible impact GWP. Certaines applications et utilisations seront interdites dès 2030. Il est donc nécessaire d’anticiper cette transition et d’accélérer la réduction progressive des émissions de CO2 résultant des fluides frigorigènes. Une installation de système de froid doit répondre à plusieurs équations : le choix du fluide et l’architecture de l’installation. C’est une approche globale. Les options s’étudient en fonction des émissions de CO2 directes, issues des fluides, et indirectes, c’est-à-dire à l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’installation. Nous avons développé un calculateur d’éco-efficacité qui évalue l’impact global des installations : impact financier et environnemental. La situation géopolitique, économique et environnementale actuelle, avec la hausse des tarifs de l’énergie, incite à prendre en compte l’ensemble de ces paramètres dans le calcul. Le coût de maintenance également entre en ligne de compte.
Comment le choix des fluides frigorigènes peut-il s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire ?
La règle de base qui s’appliquera demain en matière de fluides frigorigènes sera celle du coût de possession le plus bas possible. Ainsi, les acteurs de la chaîne du froid doivent anticiper et concilier leurs installations pour qu’elles soient les plus faibles en émissions de CO2. Chez Climalife, nous sommes pionniers dans la récupération et la régénération des fluides, depuis 1989. Avant même que la question environnementale ne soit une priorité, le principe d’économie circulaire faisait partie de notre ADN. En effet, certains types de fluides, comme le 404A, sont quasiment interdits aujourd’hui, en produits vierges. Mais il reste possible de les régénérer, afin d’en retirer tous les polluants, pour continuer à l’utiliser, au moins jusqu’en 2030. Pour éviter les émissions de CO2 de l’utilisation de nouveaux fluides, il reste en effet possible de régénérer les produits afin de leur redonner leur spectre d’origine. La réglementation encourage la régénération des fluides afin de maintenir les installations et réduire l’impact environnemental. Depuis que nous avons mis en place ce système de régénération de fluides, nous avons évité l’émission de l’équivalent de 30 millions de tonnes de CO2 en Europe. Nous récupérons actuellement 75 % des déchets européens de gaz à effet de serre fluoré et notre ambition est d’aller plus loin, de revaloriser davantage de gaz. Pour cela, nous avons créé un pôle d’excellence d’économie circulaire avec de nombreux brevets.
L’un de vos clients dans l’industrie agroalimentaire, Arnaud à Chignin (73) est équipé de refroidisseurs chargés au R-455A fournis par Climalife. Comment s’est déroulée cette installation ?
Fournisseur de levure dans les années 1940, Arnaud n’a cessé de se développer. En 2021, l’entreprise a dû construire de nouveaux locaux afin de stocker ses produits destinés à la boulangerie et aux métiers de bouche des deux Savoies. Son activité est marquée par une forte saisonnalité, avec des besoins qui varient en fonction des saisons et un pic en hiver. Pour répondre à sa croissance, l’entreprise a construit un nouveau bâtiment de 8 600 m2, multipliant par trois la surface existante, comptant 8 000 m2 dédiés au stockage, avec deux chambres froides positives (340 m2 et 170 m2) ainsi qu’un quai d’expédition de 910 m2 sous température dirigée entre 4 et 8°. Pour ces équipements, l’installation frigorifique fait intervenir trois groupes d’eaux glacées carrossés et a fait le choix d’un fluide R-455A. Les trois groupes, montés en parallèle, sont équipés chacun de deux compresseurs à piston. Cette solution autorise une réponse de 50 à 450 kW selon les besoins, là où des compresseurs à vis n’auraient pas permis d’aller en-dessous de 120 kW. Avec une installation qui tourne une bonne partie du temps à charge partielle, cet équipement offre de la modularité. Le R-455A offre par ailleurs un supplément de puissance de 10 % environ, lié à l’apport de CO2 dans sa composition.