Birdz, des compteurs connectés ayant détecté 60 000 fuites pour 3 millions de m3 économisés
Quand l’IoT optimise les réseaux et les consommations d’eau
Chaque mètre cube qu’on peut éviter de prélever dans la nature est essentiel
En termes de préservation d’eau, les données rendues disponibles par le télérelevé de compteurs constituent un levier majeur pour piloter le changement d’équipements… et de comportements. Cette gestion à distance des réseaux d’eau, reposant sur l’IoT, ouvre aussi la voie au déploiement d’autres services dans le cadre d’une politique Smart City. Le point avec Xavier Mathieu, PDG de Birdz.
Comment la mise en place d’un télérelevé des compteurs d’eau peut-elle contribuer à améliorer le rendement d’un réseau de distribution ?
La surveillance des consommations des compteurs individuels, couplée à la surveillance des compteurs de sectorisation, permet de mesurer en continu et quotidiennement le rendement d’un réseau de distribution. Cela permet alors de détecter la présence de fuites sur les canalisations mais aussi chez le consommateur. Pour ce dernier, les fuites sont d’autant plus dommageables qu’elles lui sont facturées. Le télérelevé contribue donc à préserver les ressources en eau et l’enjeu est d’importance comme sont venus nous le rappeler les épisodes de sécheresse de l’été dernier. Et ceci d’autant plus que ces conditions risquent de devenir, au mieux, la norme des étés à venir. Il faut bien prendre conscience, si ce n’est pas déjà fait, que chaque mètre cube qu’on peut éviter de prélever inutilement dans la ressource, est essentiel. En 2021, les millions de compteurs télérelevés que nous opérons ont ainsi permis de détecter 60 000 fuites chez les consommateurs, pour une économie totale de plus de 3 millions de m3, soit l’équivalent de 1200 piscines olympiques ou de 60 millions de douches.
Dans quelles proportions ?
Nous avons le cas d’une métropole française dont le rendement de réseau est passé de 77% à 85%, en quelques années, grâce, entre autres, au télérelevé. Celui-ci peut être couplé avec la détection acoustique de fuites d’eau et avec la surveillance des bouches incendie, pour améliorer le calcul du rendement de réseau et localiser une fuite précisément et rapidement.
A noter par ailleurs, que nos solutions se singularisent sur le marché en s’appuyant sur des standards de communication ouverts, ce qui offre au gestionnaire du réseau une indépendance dans le choix de l’opérateur du système de télérelevé, sans avoir à payer un quelconque abonnement ou une quelconque licence. L’autre intérêt d’un système bâti sur une technologie standard est aussi de rendre possible la collecte d’informations émanant d’une multitude d’objets connectés.
De quoi poser la première pierre d’une stratégie Smart City ?
Absolument.
Dans le monde de l’eau, il est aussi possible de remonter des données concernant la qualité de l’eau, le fonctionnement des bouches incendie, la pression hydraulique, etc. Le réseau IoT peut également être mutualisé avec des services de gestion de collecte des déchets – par exemple, la remontée d’information concernant le niveau de remplissage de points d’apport volontaire –, la mobilité, le pilotage de l’éclairage public, etc.
Dans le sud de la France, nous avons un contrat où le réseau de télérelevé d’eau permet aussi la gestion énergétique de bâtiments avec la collecte de données, telles que la température, la qualité de l’air, les consommations de gaz, d’électricité et d’eau…
Et on le sait : connaître ses consommations est le premier pas vers la sobriété.
Comment cela ?
L’analyse des consommations permet de mettre en place des systèmes d’alerte en cas de dérives. On observe aussi que la communication de données pertinentes aux usagers concernant leurs consommations – et donc leurs factures – génèrent automatiquement des baisses de consommations significatives. En matière d’énergie, il n’est pas rare d’observer des économies de l’ordre de 20 % par la seule prise de conscience de ses consommations.
La remontée de données permet aussi d’engager des opérations de sensibilisation des usagers ou encore des actions curatives à travers la maintenance ou le remplacement d’installations défectueuses. En cela, le télérelevé joue le rôle de thermomètre qui permet aux gestionnaires de réseaux d’apporter le bon traitement à leurs équipements.