Biométhane : des composés chimiques à la loupe
Un programme de recherches pour définir les méthodes analytiques de référence
Avant d’être injecté dans le réseau, le biométhane doit faire l’objet de multiples analyses physico-chimiques. Le but est notamment de contrôler les teneurs des composés pouvant dégrader les canalisations et les équipements alimentés au sortir du réseau. Il y a également des enjeux en termes de santé publique. Par exemple, une exposition chronique aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou au H2S peut s’avérer toxique.
Grosse difficulté : les composés rencontrés dans le biométhane peuvent être très variés : silicone, hydrocarbures halogénés (à l’origine de formation potentielle d’acide chlorhydrique), H2S (formation d’acide sulfurique), amines, terpènes, poussières, HAP, etc. Autant de substances qu’il faut savoir identifier de façon exhaustive, avant de les quantifier précisément. C’est justement ce à quoi s’attache un programme européen de recherches, auquel est associé l’Inéris. Venant d’être lancée, cette démarche devrait courir sur trois ans.
« De nombreuses analyses sont déjà bien définies, explique François Lestremau, Ingénieur d’études à l’Unité « Innovation pour la mesure » de l’Inéris. Mais il reste encore à préciser de nouvelles méthodes analytiques de référence pour la plupart des composés retrouvés dans le biométhane. Dans les grandes lignes, ces analyses reposent sur le prélèvement d’échantillons, à l’aide de tubes équipés de supports piégeant les composés organiques. En laboratoire, ces substances d’intérêt sont libérées par désorption thermique et transférées directement dans les appareils d’analyse. Celle-ci se fait par chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse. » L’enjeu est de taille (infinitésimale), puisqu’il s’agit d’apporter une mesure au microgramme/m3 près.
Paroles de pro : « Des méthodes d’analyse évolutives »
« Grâce à la miniaturisation sur Silicium, des analyseurs de type « chromatographie en phase gazeuse » peuvent d’ores et déjà être déployés sur les unités de méthanisation, explique Ludovic Debusschere, Directeur Général d’APIX Analytics. En cela, nos solutions permettent des mesures in situ, en toute réactivité. De plus, nos analyseurs sont évolutifs, afin de rester ouverts aux nouvelles méthodes d’analyse souhaitées par les exploitants. »