BioGNV : un carburant « Made in France », issu de la méthanisation de déchets
Le gaz, seule alternative réelle au diesel pour les longues distances ou les charges lourdes
Caroline Maleplate, Déléguée mobilité propre, en charge de la promotion du BioGNV chez GRDF
Quels sont les atouts du GNV (Gaz Naturel pour Véhicule), en comparaison aux autres carburants alternatifs au diesel ou à l’essence ?
Le BioGNV est actuellement le seul biocarburant renouvelable alternatif au diesel satisfaisant pour les longues distances ou les charges lourdes. Par exemple, les utilitaires 3,5 tonnes GNV affichent des autonomies de 400 km contre 150 pour l’électrique. L’intérêt du GNV est beaucoup de pouvoir mobiliser le BioGNV, issu de la méthanisation de déchets organiques. Avec ce carburant vert « Made in France », on entre dans une logique d’économie circulaire et d’indépendance énergétique. Il répond à des enjeux économiques et d’aménagement du territoire, avec un potentiel de création de 53 000 emplois non délocalisables, d’ici 2030. Le BioGNV offre aussi un complément de revenu stable aux agriculteurs dont la crise sanitaire nous a rappelé toute l’importance.
Où en est le marché français du GNV ?
Il y a des segments matures comme le transport de voyageurs en ville ou la propreté urbaine dont le GNV représente près de 25 % des ventes. Cela devrait encore s’accélérer, puisque depuis le 1er janvier dernier, les acteurs publics ont l’obligation d’intégrer 50 % de véhicules propres dans leur renouvellement de flotte. Concernant le transport de marchandises, aujourd’hui, un nouveau véhicule sur quarante est GNV. L’Etat estime que cette part devrait monter à 20 %, d’ici 2028. Les marchés des cars et des véhicules utilitaires sont, quant à eux, émergents. Par exemple, de gros rouleurs comme les ambulanciers auraient tout intérêt à passer au GNV, 20 à 30 % moins cher que le diesel.
Comment un transporteur peut-il migrer vers le GNV ?
En prenant contact avec GRDF (sourire). Nous remplissons une mission de service public, en accompagnant les transporteurs dans leur transition énergétique. Passer d’une logique « litre de diesel » à celle du mégawattheure est une petite révolution, mais les chiffres parlent souvent d’eux-mêmes, sans compter les aides publiques. La conversion au GNV et au BioGNV repose aussi sur la mise en place de filières de production de biométhane, comme l’ont fait des acteurs de la grande distribution qui envoient leurs invendus vers des sites de méthanisation avec des camions circulant au BioGNV. A plus petite échelle, des poubelles de collecte de déchets organiques sont expérimentées par la Ville de Paris dont les bennes à ordures roulent déjà au GNV…