Le développement récent de la filière biogaz, en France, s’est accompagné d’une mise en place d’un cadre réglementaire robuste. Celui-ci vise à prévenir les accidents et à limiter les impacts sanitaires et environnementaux pouvant être liés aux procédés de méthanisation. « Les risques apparaissent aussi bien lors de l’exploitation, qu’à l’occasion des opérations de maintenance, explique Sébastien Evanno, Ingénieur au sein de l’Institut national de l’environnement et des risques (Ineris). » Les unités de méthanisation ont ainsi été rattachées aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).
Le respect des réglementations ICPE et celles relatives aux atmosphères explosives permet de réduire considérablement les aléas. Mais en matière de méthanisation, comme pour toute activité industrielle, le risque zéro n’existe pas. « Parmi les principaux dangers, il y a les fuites accidentelles de biogaz contenant du sulfure d’hydrogène, évoque Sébastien Evanno. Celles-ci peuvent provoquer des incendies ou des explosions. »
Éviter les bricolages
De telles fuites peuvent survenir en cas de surpression interne dans le digesteur ou les réservoirs de stockage de biogaz. En conséquence, ces ouvrages doivent être équipés de soupapes de sécurité. Leur rôle est de prévenir les phénomènes de dépression ou de surpression. Pour cela, elles peuvent notamment libérer dans l’atmosphère le biogaz excédentaire.
« Les soupapes sont des dispositifs obligatoires, mais il demeure une relative méconnaissance concernant leur réglage, souligne Sébastien Evanno. En effet, les niveaux d’ouverture sont parfois trop rapprochés. Or, l’objectif est de ventiler du biogaz uniquement quand la montée de pression est anormale. » Évidemment, des problèmes de pression peuvent apparaître en cas de dysfonctionnement des soupapes. « La méthanisation est un marché récent, donc parfois « ça bricole un peu », relève un observateur de la filière. » Erwin Köberle, Directeur de Biogaskontors, ne dit pas autre chose : « Pour une sécurité sans faille, les systèmes régulateurs de pression doivent être homologués – les nôtres le sont par la DLG, l’Association agricole allemande –, mais aussi installés dans les règles de l’art. »