Atrix, assurer la sécurité des salles propres tout en optimisant leurs consommations d’énergie
Piloter les installations pour une meilleure efficacité énergétique des salles propres
Entretien avec Pierre Bombardier, responsable innovation, Thierry Rébet, responsable division CVC fluide et Nicolas Maurice, chef de projet.
Grâce à nos retours d’expériences, nous sommes à même de proposer des scénarios d’exploitation évolutifs en fonction des besoins réels
En hôpital privé ou public, les blocs opératoires sont particulièrement consommateurs d’énergie. Dans l’optique de réduire leur consommation et d’améliorer leur performance énergétique, les exploitants réfléchissent à de nouvelles solutions au service de la réduction de leurs consommations. Faure QEI, filiale du groupe français Atrix, bureau d’études spécialisé en salles propres, en environnement contrôlé et en zones de confinement, se positionne comme un acteur de référence dans le domaine, proposant des scénarios d’amélioration.
Quelles sont les exigences des salles propres dans le domaine de la santé ?
Thierry Rébet : Dans le domaine de la santé, les salles propres répondent à des besoins spécifiques de sécurité et d’hygiène et permettent d’abaisser les risques d’infection nosocomiale. Y sont définies des classes de risque auxquelles correspondent des classes d’empoussièrement définies de manière générale dans la norme ISO 14644-1. L’objectif est d’éviter la présence de tout contaminant qui pourrait porter atteinte aux produits ou aux personnes, en particulier toute biocontamination. On trouve des configurations variées de traitement d’air pour protéger les patients des contaminations ambiantes, et parfois protéger les soignants des patients infectieux. Notre bureau d’études et de conseil travaillant dans tous les secteurs industriels, nous pouvons relier ces exigences spécifiques du domaine de la santé à des solutions qui apparaissent dans d’autres domaines, pour permettre des choix adaptés.
Neuve ou rénovée, comment approcher la problématique d’une salle propre ?
Pierre Bombardier : Qu’il s’agisse d’un projet neuf ou d’une salle existante, l’approche sera complètement différente. Un projet neuf permet une réflexion complète sur les besoins des utilisateurs et la manière d’adapter l’aménagement des locaux, les performances requises pour être au plus près de ces besoins. Dans ce cas nous travaillons étroitement avec l’architecte pour que les contraintes techniques soient intégrées au plus tôt.
Une rénovation est bien sûr plus contrainte, par l’environnement existant, la place disponible, les conditions de travaux complexes et nécessite des capacités d’adaptation et de dialogue importantes. Dans les deux cas, il est important d’utiliser les technologies de traitement d’air qui facilitent le fonctionnement quotidien, la maintenance et permettent d’adapter l’installation aux évolutions futures. J’ajouterai qu’il est important dans tous les cas qu’une équipe projet adaptée soit formée pour permettre de prendre les décisions techniques et budgétaires dans les temps. Notre rôle est de fournir tous les éléments de réflexion, d’arbitrage (risques et avantages des solutions d’économies), et de permettre le dialogue efficace.
Comment optimiser les consommations électriques des installations et équipements ?
Nicolas Maurice : A l’heure où l’énergie coûte de plus en plus cher – et ce n’est pas près de diminuer – nous portons une attention particulière à chaque détail qui puisse être source d’économie d’énergie. La conception du bâti est une priorité : matériaux utilisés, modèles constructifs, étanchéité, portes, cloisons. Viens ensuite la conception et surtout l’exploitation du traitement de l’air. Un de nos objectifs est de mettre en place un régime réduit qui puisse diminuer les coûts énergétiques et assurer une remise en route en urgence optimale. En établissement de santé, les consommations énergétiques concernent en priorité la production de froid pour 56 %, la ventilation pour 33 % et le chauffage pour 11 %.
Par ailleurs, la mise en surpression des locaux permettant de les protéger de la contamination est un procédé très énergivore (traitement de l’air neuf).
En abaissant les standards à certaines heures alors que les blocs ne sont pas utilisés, nous pouvons réduire de 10 à 30 % les consommations d’énergie. Température, pression, niveau d’humidité, vitesse de ventilation sont chacun étudiés pour être portés au plus bas sans les arrêter totalement.
Pierre Bombardier : Dès le début d’un projet, nous mettons l’accent sur l’analyse des besoins qui sont à la base des choix techniques et des possibilités de piloter finement et intelligemment l’installation. Par exemple, pour parvenir à la mise en place de régimes réduits, il faut discuter des besoins avec les utilisateurs pour comprendre les pratiques et connaître leurs contraintes réelles d’utilisation. Le fonctionnement quotidien n’étant pas toujours identique, des systèmes de mesure et de détection de présence adaptés peuvent faciliter la gestion de la ventilation et le maintien du confort requis. Nos nombreux retours d’expériences montrent que les simulations de fonctionnement sont aujourd’hui un outil de de décision incontournable pour optimiser l’aménagement et étudier des scénarios d’usage.
Thierry Rébet : Grâce à ces scénarios, nous pouvons déterminer quel sera le coût d’exploitation. Par ailleurs, il est très important de proposer des solutions évolutives, qui puissent s’adapter aux usages et également aux budgets de fonctionnement.