Interview auprès de M. Rodolphe MICHEL,
Secrétaire Général
Association Smart Light Alliance (SLA)
L’éclairage intelligent accompagne les projets de smart building, pouvez-vous nous faire un état des lieux de l’éclairage dans le bâtiment intelligent ?
Aujourd’hui, plusieurs expérimentations indoor ont été réalisées, plutôt dans des bâtiments de type bureaux, musées, hôpitaux où le LiFi permet de guider les gens, les géo localiser de manière anonyme, d’informer dans un centre commercial alternative beacon en plus précis, de surveiller les personnes isolées (centrale nucléaire – mine), mais également de donner accès à internet (standard pour un bureau) ; dans un hôpital la gestion du dossier d’un patient ainsi que l’accès à internet pour ce même patient.
A ce jour, la SLA travaille avec de grands opérateurs, dans un processus d’industrialisation de la technologie LIFI, à l’intérieur d’un appartement, combinant la mise en place d’un réseau Smart Lighting permettant d’un côté la possibilité de donner accès à internet à plusieurs utilisateurs en LiFi, dans les cas d’usage d’une cuisine, d’un bureau, permettant également la collecte des informations de type capteurs d’air, capteurs d’humidité, compteurs électriques, puis la mise en place de systèmes d’alarmes pour informer de la fin d’un programme (machine à laver, four). Sur ce même réseau l’information pouvant être communiquée à l’utilisateur via le LiFi, sur son smartphone, son ordinateur, sa tablette ou sa télé.
Tout ceci est encore bien entendu au stade expérimental. D’ici à 2019, sur l’éco quartier Camille Claudel à Palaiseau sera réalisé le développement d’une application destinée à garder les personnes à domicile. La technologie en l’état actuel nécessite de mettre en place différents composants qui ne sont pas pour l’instant miniaturisés et ne peuvent donc pas être insérés dans le culot d’une ampoule de plafond. La priorité aujourd’hui est de travailler sur les cas d’usage pour déterminer les priorités de développement pour apporter les fonctionnalités répondant aux marchés de masse. Néanmoins les développements majeurs seront menés aux alentours de 2019.
Les collectivités sont sensibles aux économies d’énergie dû à leur consommation énergétique, comment la SLA les accompagne pour le déploiement de l’intelligence de l’éclairage ?
L’éclairage public selon les équipements des collectivités représente entre 57 et 65% de la facture électrique d’une collectivité. Aussi il apparait comme évident pour les collectivités que le passage à la Led permet de diviser par 4 leur consommation énergétique et de prolonger par 10 la durée de vie de l’ampoule.
L’apparition du LiFi depuis maintenant plusieurs années permet d’utiliser l’éclairage public sans travaux d’infrastructure majeurs pour informer, guider les touristes, proposer des parcours commerçants, touristiques, donner une information géo contextualisée, mais également la possibilité d’animer les centres ville, proposer des solutions aux commerçants, proposer de nouveaux services numériques aux citoyens.
La SLA est un centre de ressources à destination des collectivités (entre autre) afin de les accompagner dans l’intégration de cette solution à leur éclairage public.
La SLA propose aux collectivités de mettre en place immédiatement des systèmes Led communicants lui permettant de se doter d’un réseau de communication propriétaire utilisant l’éclairage public comme étant une colonne vertébrale ayant l’avantage d’irriguer l’ensemble de son territoire et d’utiliser les infrastructures existantes.
Ainsi la SLA milite pour l’indépendance numérique du territoire. Cette solution accompagne la loi sur la transition énergétique, la transition numérique et l’agenda 21.
Le réseau ainsi constitué permettra dans un premier temps à la ville, de bénéficier d’une bande passante, de collecter l’ensemble des données de ces objets connectés (places de parkings, horodateurs, capteurs d’air, pollution, compteurs d’eau, de gaz, remplissage des poubelles, etc…). Ainsi la ville sera dotée d’un réseau smart grid qui lui permettra d’aller vers la smart city, c’est-à-dire de mieux se gérer en optimisant sa gestion au quotidien favorisant le mieux vivre ensemble.
L’association souhaite accompagner les professionnels dans la normalisation, pouvez-vous nous en dire plus ?
La SLA est le maître d’ouvrage d’un démonstrateur industriel ville durable implanté à Palaiseau dans l’éco quartier Camille Claudel qui a pour but de développer ce type de réseau de manière industrielle et reproductible dans d’autres collectivités. Cette expérimentation permet de faire ressortir toutes les problématiques contractuelles, normatives restant à solutionner, par exemple la limite de responsabilité de chacun des acteurs, la modification des contrats entre la collectivité et le gestionnaire du parc d’éclairage public, l’évolution des métiers, l’exploitation de ce réseau par la collectivité ou par des sous-traitants, les garanties de débit de ce réseau, sa maintenance, son développement, le type d’information que peut conserver ou non une collectivité (CNIL).
La SLA anime des ateliers de travail avec les différents acteurs : état- collectivité-investisseur- usager- chercheurs-entreprises pour disposer d’ici la fin 2018 de rapports d’études qui permettront d’accompagner les collectivités dans une meilleurs compréhension des possibilités qui s’offrent à elles, des infrastructures nécessaires, de la mise en place de ces réseaux, de leur organisation interne en vue d’exploiter ce dernier.