Area, industries agroalimentaires.
La gestion des flux, une optimisation vitale
En Occitanie comme ailleurs, les industries agroalimentaires font face à de nombreux défis. Canicule, sécheresse, pénurie de matières premières, raréfaction de la main d’œuvre, flambée des coûts de l’énergie… Le changement climatique, la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine ont des répercussions indéniables sur le quotidien des industriels. Optimiser ses flux de matières et d’énergies devient une priorité afin de réduire ses consommations et ses dépenses énergétiques dans le but de conserver une rentabilité et de pérenniser l’entreprise. L’AREA, association qui fédère les industries agroalimentaires des 13 départements de la région Occitanie, accompagne les entreprises dans leurs visions et leurs transformations.
En Occitanie, l’activité des industries agroalimentaires est très diversifiée. Fruits, légumes, viande, produits laitiers… « Ce qui caractérise davantage sur notre territoire, ce sont les signes officiels de qualité », indique Christine Huppert, directrice générale de l’AREA. « Bio, Label Rouge, IGP… L’Occitanie est la région qui en compte le plus ». Ainsi, si la qualité est un signe distinctif de reconnaissance sur ce territoire, maîtriser l’ensemble de la chaîne de production demeure une priorité. « La question de la qualité sanitaire et alimentaire est essentielle. Le consommateur n’accorde plus le même crédit à une entreprise qui a eu un petit problème sur une partie de sa production », reconnaît Christine Huppert. L’image de l’industrie agroalimentaire peut être salie. Nous avons également un gros travail à faire sur l’attractivité de la filière afin de recruter des talents et les fidéliser. La Responsabilité Sociale de l’Entreprise et la Qualité de Vie au Travail sont des leviers au service de l’attractivité de nos métiers », poursuit la directrice générale. L’AREA apporte ainsi ses outils, conseils et préconisations sur l’ensemble de ces sujets. La compétitivité et l’industrie du futur sont ainsi des préoccupations majeures.
Identifier les sources d’économies
Dans ce contexte déjà très complexe, les entreprises de l’agroalimentaire doivent également travailler sur leurs performances énergétiques. Et notamment sur l’optimisation des flux de matières premières, d’eau et de production de déchets. Le dispositif Diag Eco-Flux, proposé par BPI France en partenariat avec l’ADEME, et mis en œuvre par le CTCPA, est subventionné à hauteur de 75 % en 2021. Le dispositif a accompagné plus de 1000 entreprises depuis 2017, permettant à chaque entreprise une économie moyenne de 48 000 € sur ses factures. Il s’agit d’un accompagnement personnalisé à destination des PME afin de réduire leurs factures énergétiques et leurs productions de déchets. « Concrètement, un prestataire, bureau d’études spécialisé en optimisation des flux, va se rendre dans l’entreprise et relever les factures de consommations énergétiques afin d’identifier des actions sources d’économies à mettre en œuvre dans quatre domaines : l’énergie, l’eau, la matière et les déchets », explique Christine Huppert.
Des préconisations concrètes
« Le prestataire va poser des compteurs à des points stratégiques, s’ils n’y sont pas déjà, afin de réaliser un diagnostic des consommations les plus importantes. Notamment en ce qui concerne l’eau, qui demeure un indicateur prioritaire ». Des préconisations concrètes sont alors proposées, notamment en renouvellement d’énergie, via le solaire par exemple, en récupération de chaleur, en gestion de l’éclairage, ou en outils qui permettent de réduire la consommation d’eau. « L’eau est un enjeu fort que les entreprises doivent maîtriser. Si le réemploi n’est pas une bonne option actuellement en raison des risques bactériologiques, il faut alors travailler à réduire ses usages », précise Christine Huppert. Certaines entreprises ont installé des rideaux anti courants d’air sur les portes de l’atelier de production, permettant ainsi une économie de chauffage. Un an après le diagnostic et l’étude de ces consommations, les experts sont de retour dans l’entreprise pour un suivi et un bilan des premières actions mises en place.
11 indicateurs annuels
Dans le cadre d’une démarche RSE portée par l’AREA auprès des 330 industries agroalimentaires occitanes et LCA auprès des coopératives, onze indicateurs annuels sont surveillés, dont un concerne l’énergie. « Il ne s’agit pas d’émettre des objectifs chiffrés mais d’observer la progression de ces indicateurs et leur amélioration chaque année », ajoute Christine Huppert. « Les entreprises ont déjà beaucoup de problématiques à résoudre, en matière d’inflation, de pénurie, etc., ces indicateurs ne peuvent pas constituer une complexité supplémentaire mais doivent servir à révéler davantage les améliorations, pour générer de l’enthousiasme à s’améliorer d’année en année ». Déjà, grâce au dispositif C2I, des investissements importants ont été réalisés par les entreprises pour réduire leurs consommations d’énergie, notamment en changeant leur groupe de froid. Les nouveaux équipements contribuent à la démarche de progrès des industries agroalimentaires occitanes.