AQUAPROX Puits sur le Dogger : lutter contre le vieillissement prématuré des installations
AQUAPROX Puits sur le Dogger : lutter contre le vieillissement prématuré des installations
Puits sur le Dogger : lutter contre le vieillissement prématuré des installations
Prévenir les risques de corrosion et de dépôt
L’aquifère du Dogger se situe entre 1600 et 2300 m de profondeur sous la région parisienne, la température naturelle de cette eau est comprise entre 56 et 85°C. Ce sont près de 40 installations géothermiques qui prélèvent et réinjectent l’eau du Dogger pour chauffer environ 200 000 équivalents logements. Cependant cette eau géothermique est chargée en sulfures et en sel (entre 10 et 25 g/l), ce qui a causé le vieillissement prématuré des tubages des installations géothermiques lancées dans les années 1980. Majoritairement composés en acier au carbone, ceux-ci sont en effet très sensibles à la corrosion. Un enjeu important est donc apparu autour de la prévention de ce phénomène.
Comme le souligne l’AFPG, différents problèmes sont à anticiper :
– La corrosion chimique des équipements en contact avec une eau géothermale chargée de sels minéraux ;
– La corrosion bactériologique, avec certaines souches bactériennes pouvant être réactivées par l’abaissement de la température et qui augmentent alors la corrosion de l’acier. Les sulfures, sous-produits de leur métabolisme, sont corrosifs ;
– Les formations de dépôt, entraînant pertes de charge et corrosion sous dépôt.
Inspirés par les solutions déployées dans l’industrie pétrolière, les inhibiteurs de corrosion et dépôt se sont aujourd’hui généralisés pour éviter de tels phénomènes. Pour cela, ces produits chimiques créent une chaussette chimique sur la longueur du tubage. Ils ont également des propriétés bactéricides et permettent d’éviter la cristallisation et la formation de dépôt.
Toujours dans une optique préventive, des matériaux composites peuvent être utilisés en alternative à l’acier. À ce titre, le rapport « Retour d’expérience sur les forages géothermiques profonds – Phase 1 » de l’ADEME et du BRGM fait ressortir que ces matériaux « se montrent extrêmement résistants à la corrosion, mais très fragiles vis-à-vis de la plupart des actions de forage, de contrôle et d’entretien des puits.
Paroles de pro : « Éviter les opérations curatives »
« Dans le Bassin parisien, l’enjeu en termes de prévention de la corrosion est d’autant plus fort que la plupart des installations s’y inscrivent dans un contexte urbain très contraint, souligne Alexandre Martin, Responsable du secteur Géothermie de Proxis Développement. Il est donc important d’envisager les traitements préventifs qui éviteront les grosses opérations curatives, par ailleurs très coûteuses, comme les curages, les rechemisages ou les forages de nouveaux puits. » |