APL Datacenter, Comment construire un data center qui soit en parfaite symbiose avec son environnement ?
« Organic Design ». Concevoir des data centers à faible impact
Infrastructure indispensable aux activités humaines, le data center se cache derrière chaque application, ordinateur ou téléphone portable. Qu’il s’agisse des loisirs, de l’activité professionnelle ou de la santé, le numérique améliore la qualité de vie mais nécessite d’héberger toujours plus de données. Spécialiste dans le conseil, l’ingénierie, la réalisation et l’exploitation de data centers depuis 40 ans, APL Data Center accompagne des milliers de projets en s’attachant à concevoir des sites qui soient les plus sobres pour l’environnement et pour l’homme.
Interview de Tristan Richard, DGA et Soumia Hattali, consultante numérique responsable
Quels sont les critères pour une bonne intégration d’un data center à son environnement ?
T.R. : Dès la phase de conseil et d’audit, il est important de prendre en compte l’intégralité du cycle de vie d’un data center. Dans la réflexion, nous posons toujours la question de l’impact environnemental de ce nouveau bâtiment. Puis nous nous interrogeons sur l’ensemble de son cycle de vie : de l’utilisation des matériaux de construction jusqu’à leur recyclage et leur réemploi. L’optimisation des surfaces et l’anticipation des développements par phases successives font partie intégrante de l’éco-conception.
S.H. : Dans le cycle de vie d’un data center. La construction architecturale occupe le premier poste des impacts environnementaux. La réhabilitation d’anciens entrepôts logistiques ou friches industrielles permettent de réduire l’utilisation de matières premières de construction et d’occuper de nouveaux espaces préservant ainsi la faune environnante. En choisissant cette option l’impact environnemental dont l’empreinte carbone s’en trouve réduit.
Comment procédez-vous pour réduire l’impact environnemental d’un data-center ?
T.R. : Nos recommandations dépendent des spécificités des infrastructures. Les data centers de petites surfaces (Edge datacenter), de quelques centaines de mètres carrés, sont, la plupart du temps, situés en zone urbaine et n’ont pas les mêmes problématiques que les grandes unités de plusieurs milliers de mètres carrés réalisées par les hyperscalers situées en zones périurbaines ou rurales. Au cœur des villes, la priorité est de supprimer les nuisances visuelles et sonores des infrastructures techniques. Les groupes froids et les groupes électrogènes sont en effet bruyants, nous faisons un gros travail de traitement acoustique pour une bonne acceptation par les riverains. Il s’agit de véritables projets urbanistiques et architecturaux.
S.H. : Les systèmes de refroidissement sont en effet très importants dans la conception d’un data center. En zone urbaine, il est possible d’utiliser les calories dissipées par les solutions de refroidissement pour les réinjecter dans les réseaux de chaleur urbains pour chauffer des bureaux ou une piscine, par exemple. Le choix des technologies de refroidissement joue sur l’impact environnemental et est adapté aux technologies des équipements informatiques. Le freecooling permet de climatiser par la récupération de l’air extérieur sans utiliser la production de froid. Le refroidissement par immersion réfrigère les équipements au cœur, de manière ciblée, et évite ainsi d’agir sur l’ensemble de la pièce.
Construction, refroidissement… la gestion de l’eau est-elle aussi une donnée importante ?
T.R. : En effet, la consommation de l’eau est une donnée importante dans la conception de data center. La plupart du temps, les circuits de refroidissement sont des circuits fermés, faiblement consommateurs d’eau. Certaines technologies telles que l’adiabatique nécessitent davantage d’eau mais peuvent être associées à la récupération de l’eau de pluie. Ainsi, elles permettent d’utiliser des équipements plus performants et moins consommateurs d’électricité. Il s’agit de réaliser un mix énergétique optimal !
S.H. : Notre signature autour du « numérique responsable » nous incite à comprendre les enjeux de demain (changement climatique, épuisement des ressources naturelles, etc…) et à les intégrer dans nos projets. Nos ingénieurs collaborent avec des chercheurs et des universitaires afin de faire coïncider les sujets de recherches aux besoins des data centers de demain.