AGC Glass Europ – Le rôle du verre à faible teneur en carbone
Vitrages : Comment les procédés innovants peuvent réduire l’empreinte carbone des bâtiments
Valérie Vandermeulen,
Marketing Communication Manager France
AGC Glass Europ
Nous produisons des vitrages isolants à basse émissivité – qui réduisent fortement les déperditions énergétiques – auxquels nous pouvons aussi donner une fonction de contrôle solaire. De façon schématique, nos fenêtres protègent du froid l’hiver et du chaud l’été. Pour ce faire, nous avons développé toute une gamme de produits verriers capables de filtrer le rayonnement solaire et de laisser passer plus ou moins de lumière et de chaleur, en fonction de l’usage du bâtiment, de la région climatique et de l’orientation de la façade. Augmenter la quantité de lumière diminue les consommations d’électricité, diminuer la quantité de chaleur entrante en période caniculaire diminue les consommations de climatisation. Ceci contribue à diminuer l’empreinte carbone des bâtiments, tout en améliorant le bien-être de ses habitants. Aujourd’hui, en plus de ces fonctionnalités qui réduisent les gaz à effet de serre, le matériau verrier lui-même est produit de manière a avoir une empreinte carbone réduite.
Vous avez mis au point « les verres à couches ». De quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’un verre plat muni de couches d’oxydes métalliques quasiment invisibles à l’œil nu une fois installé dans les fenêtres et les façades. Les verres à couche ont une émissivité réduite : le transfert de chaleur de part et d’autre du matériau est diminué. Ces couches peuvent aussi filtrer le rayonnement du spectre solaire de manière contrôlée. Depuis des dizaines d’années, les 200 chercheurs d’AGC mènent des investigations pour y parvenir et ont ainsi développé des collections de verres à couche capables de répondre aux besoins des bâtiments situés dans les différentes régions du globe. Nous sommes aujourd’hui capables de calculer la quantité de lumière et de chaleur entrante dans un bâtiment. Les aspects normatifs ont divisé la France en plusieurs régions climatiques, pour répondre à leurs besoins particuliers. En termes de contrôle solaire, ils ne sont pas les mêmes à Lille et à Marseille, par exemple. Comment évaluez-vous les besoins en vitrage d’un bâtiment ?
Pour orienter le choix d’une composition de vitrage isolant pour un bâtiment, nous tenons compte des indications données par les bureaux d’études en matière de quantité de chaleur solaire et de lumière nécessaires. Nous proposons aussi un outil gratuit de calcul pour aider les acteurs du bâtiment : le Glass Configurator. Ce configurateur permet de calculer les performances énergétiques, optiques et lumineuses des vitrages ou de trouver une composition optimale en fonction de valeurs données.
Quel est votre procédé de fabrication du verre bas carbone ?
En plus d’une part importante de verre recyclé externe réintroduite dans les fours – plus de 50% – AGC adopte une approche globale sur son processus de production du verre bas carbone tels que l’achat de matières premières décarbonées, l’introduction de l’électro-boosting dans les fours pour bénéficier d’un haut rendement consommant moins d’énergie fossile et plus d’énergie verte ainsi que l’optimisation des frais de transport. Il faut savoir que le verre est un matériau recyclable à l’infini, sans perte de ses propriétés initiales.
L’utilisation d’énergie verte, également, a un intérêt…
Oui, parce que si vous mettez du fioul lourd dans un four qui recycle du verre, le résultat ne sera pas terrible… Nous avons donc investi dans des panneaux solaires, dans de l’énergie éolienne et dans la récupération de la chaleur fatale des fours. Lors de la production, le magma en fusion monte à 1600 degrés. Une bonne partie de cette chaleur qui s’évacue par les cheminées peut être récupérée et transformée en électricité. Nous la réinjectons dans nos fours.
Comment avez-vous optimisé votre politique de transport ?
Nos trois usines qui produisent du verre à empreinte carbone réduire sont situées en France, Belgique et Allemagne et livrent le marché européen. Si nous produisions notre verre à l’autre bout de la planète, toutes nos actions précédentes seraient inutiles ! Nous avons également recours au ferroutage inter-usine. Toutes ces actions nous permettent de diminuer par deux l’empreinte carbone du verre.