« A tous les échelons, nous devons trouver des solutions pour préserver la ressource en eau potable en utilisant l’eau pluviale ! » Graf
Les projets d’acteurs économiques, de collectivités ou de particuliers, pour économiser l’eau potable, peuvent être subventionnés.
Eaux pluviales : les industriels encouragés à mieux les gérer
Il y a quelques années, on se préoccupait peu de la récupération et de la gestion des eaux pluviales. Les épisodes à répétition de sécheresse et d’inondations ont changé la donne. Les pouvoirs publics subventionnent désormais les acteurs économiques et les particuliers pour des projets visant à recueillir, stocker, exploiter et infiltrer les eaux pluviales.
Interview de Dominique Lacombe, directeur commercial de Graf France, fabricant spécialiste de produits et solutions pour la gestion des eaux de pluie et l’épuration des eaux usées.
Que prévoit la loi sur l’eau en matière d’eaux pluviales ?
La loi sur l’eau de 2020 met le focus sur cette problématique. On s’achemine, à partir de 2023, vers une obligation de gestion des eaux de pluie pour toutes les constructions neuves.
Pourquoi cette loi ?
Des épisodes comme les récentes inondations, dans le Gard, ne sont plus des événements isolés, alors qu’en parallèle, se succèdent les sécheresses estivales. Il faut préserver les ressources naturelles, les nappes phréatiques et l’eau potable. A tous les échelons, nous devons trouver des solutions, qu’il s’agisse des collectivités, des agriculteurs, des industriels, des particuliers… pour éviter d’utiliser l’eau potable quand on peut utiliser de l’eau pluviale, afin de préserver la ressource.
Il y a quelques années, on ne se préoccupait pas de tout ça…
Quand je me déplaçais il y a quelques années dans le sud de la France, on me demandait l’intérêt d’installer des bassins de rétention. Aujourd’hui, la question de se pose plus. Les bassins de rétention permettent de retenir les eaux pluviales et d’éviter de gigantesques inondations qui coûtent des fortunes aux collectivités. Mieux vaut prévenir que guérir.
Quelles opportunités pour les industriels ?
L’État a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Les pouvoirs publics ont débloqué des budgets pour les Agences de l’Eau, pour des projets qui permettront d’améliorer la gestion des eaux pluviales ou d’épurer les eaux usées. Il est donc désormais possible de faire subventionner des études et des projets qui vont en ce sens.
Comment l’eau de pluie peut-elle être exploitée par les industriels ?
Il existe un panel de solutions pour gérer ses eaux de pluie. Il est possible de la stocker. On peut faire de la rétention ou de l’infiltration, de façon à la canaliser et l’éliminer le plus simplement possible, sans créer de nuisance. On peut aussi en récupérer une partie, pour remplacer de l’eau potable par de l’eau de pluie, pour la défense incendie, par exemple, l’alimentation des sanitaires ou pour le process de fabrication.
Avez-vous des exemples d’économies d’eau réalisées ?
Récemment, un de nos clients, la société Wicker TP a installé un système de récupération des eaux de pluie, une citerne de 42 000 litres sur la toiture d’un hangar. Le client final a réduit de 60 % sa consommation d’eau, et a pu bénéficier d’une aide financière de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse. Autre exemple, une agence du constructeur de véhicules Iveco qui a opté pour une cuve de stockage d’une capacité de 46 000 L. L’eau de pluie sert à nettoyer les véhicules et alimente les toilettes. Résultat : 875 000 L d’eau potable économisés par an !